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20-Du lieu de prière

II-8. Du lieu et du Temps de la Prière

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{47} 1. Au commencement, Dieu, par Sa toute-puissance, Sa sagesse et Sa bonté, créa les cieux et la terre, le soleil, la lune, les étoiles les oiseaux de l'air, les bêtes de la terre, les poissons de la mer, et toutes les autres créatures pour l'usage et la commodité de l'homme qu'Il a aussi créé à Sa propre image et ressemblance, et Il lui a donné l'usage et le gouvernement de toutes ces choses, dans le but qu'il s'en serve selon le commandement et la charge qui lui ont été confiés, et pour qu'il se déclare gentiment reconnaissant pour toutes ces bénédictions qui lui ont été si généreusement et gracieusement accordées, sans aucun mérite du tout de sa part. Et bien que nous devions nous en souvenir en tout temps et en tout lieu et être reconnaissants à notre bon Seigneur, selon ce qui est écrit : « Je magnifierai le Seigneur en tout temps », et encore : « Partout où le Seigneur règne, ô mon âme, loue le Seigneur » ; cependant il apparaît que la volonté et le bon plaisir de Dieu soient que nous nous rassemblions à des moments fixés et en des lieux définis, dans l'intention que Son Nom soit publié et que Sa gloire soit magnifiée dans la congrégation et dans l'assemblée des saints.

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En ce qui concerne les temps que Dieu Tout-Puissant a assignés à Son peuple pour se rassembler solennellement, cela découle du quatrième Commandement de Dieu. « Souviens-toi », dit Dieu, « de sanctifier le jour du sabbat ». Ce jour là, comme cela est clair dans les Actes des Apôtres, le peuple avait l'habitude de se réunir et d'écouter attentivement la lecture de la Loi et des prophètes. Et bien que ce Commandement ne lie pas aussi strictement les Chrétiens à observer et garder toutes les cérémonies du jour du sabbat telles qu'elles ont été imposées aux Juifs, visant le travail en temps de grande nécessité et l'observation précise du septième jour à la façon des Juifs (car nous observons maintenant le premier jour, qui est le dimanche, pour en faire notre sabbat, c'est à dire notre jour de repos, pour honorer Christ notre Sauveur, qui est ressuscité ce jour-là en triomphant de la mort par Sa victoire), tout ce qui se trouve dans le Commandement et relève de la loi naturelle en tant que choses très saintes, très justes et nécessaires à l'exaltation de la gloire de Dieu, doit être retenu et observé par tout le peuple des bons Chrétiens. Et pour cette raison, nous sommes tenus par ce Commandement d'avoir un moment, un jour dans la semaine, où nous devons nous reposer, oui, de nos travaux licites et nécessaires. Car comme il découle de ce Commandement, nul homme ne doit paresser ni se laisser aller pendant les six jours de la semaine, mais s'impliquer à travailler dans l'état où Dieu l'a placé, et Dieu a expressément donné instruction à tous les hommes de cesser tout travail productif le jour du sabbat, qui est maintenant pour nous le dimanche, dans le but que comme Dieu lui-même a travaillé six jours et s'est reposé le septième, le bénissant, le sanctifiant et le consacrant au calme et au repos, de même l'obéissant peuple de Dieu sanctifie le dimanche et se repose de ses occupations quotidiennes communes, et s'adonne entièrement aux pieux exercices et au service de la vraie religion de Dieu. De telle sorte que Dieu ordonne non seulement que ce saint jour soit observé, mais aussi qu'à Son propre exemple nous soyons incités et amenés à l'observer scrupuleusement. Les bons enfants selon la nature n'obéiront pas seulement au commandement de leurs parents, mais ils veilleront aussi sur leurs actions et s'y conformeront joyeusement. Si nous voulons donc être les enfants de notre Père céleste, nous devons observer scrupuleusement le jour du sabbat chrétien, qui est le dimanche, non seulement parce que c'est le commandement exprès de Dieu, mais aussi parce que cela manifeste que nous sommes des enfants aimants qui suivent l'exemple de notre bon Seigneur et Père. Il apparaît ainsi clairement que la volonté et le Commandement de Dieu étaient d'avoir un moment solennel et un jour fixe dans la semaine où le peuple devait se réunir et se souvenir de Ses merveilleuses bénédictions, et de L'en remercier, comme il appartient à un peuple obéissant, gentil et aimant.

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Cet exemple et ce Commandement de Dieu, le peuple des Chrétiens pieux a commencé à les suivre immédiatement après l'Ascension de Christ notre Seigneur, et il a commencé à Lui consacrer un jour fixe dans la semaine pour se réunir ; pas le septième jour cependant, que les Juifs observaient, mais le jour du Seigneur, le jour de la résurrection du Seigneur, le jour d'après le septième jour, qui est le premier jour de la semaine. St Paul fait mention de ce jour de cette façon : « Le premier jour du sabbat, que chaque homme mette de côté ce qui lui semble bon », pour les pauvres. Par premier jour du sabbat il signifie notre dimanche, qui est le premier jour après le septième jour des Juifs. Et dans l'Apocalypse c'est encore plus clair, où St Jean dit : « J'étais en Esprit le dimanche ». Et depuis ce temps le peuple de Dieu a toujours eu l'habitude, à toutes les époques et sans contredit, de se réunir le dimanche pour célébrer et honorer le Nom béni du Seigneur et pour que les hommes, les femmes, les enfants, les serviteurs et les étrangers observent en ce jour un saint repos dans le calme. Car Dieu Lui-même a déclaré que la transgression et le non-respect de ce jour était très affligeante, comme il se voit avec celui qui fut lapidé à mort pour avoir ramassé du bois le jour du sabbat.

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Mais hélas, malgré tout cela, il est lamentable de voir l'audace méchante de ceux qui se ré-clament du peuple de Dieu, et ne font rien pour observer et sanctifier le dimanche. Et ces gens sont de deux sortes. Les uns, s'ils ont quelque affaire à traiter, et bien qu'il n'y ait pas d'urgence ni un besoin extrême, ne peuvent pas épargner le dimanche ; il faut qu'ils voyagent le dimanche ; il faut qu'ils conduisent et s'en aillent le dimanche ; il faut qu'ils rament et traversent la mer le dimanche ; il faut qu'ils achètent et vendent le dimanche ; il faut qu'ils aillent au marché et à la foire le dimanche ; finalement, tous les jours c'est la même chose - jours ouvrables et jours fériés ne font qu'un. Les autres sont pires encore. Car bien qu'ils ne travaillent pas le dimanche comme ils le font les jours ouvrables, ils n'observent pas le saint repos comme Dieu l'a commandé, mais ils se reposent dans l'impiété et la saleté, figés dans leur orgueil, ils rigolent et s'amusent, s'apprêtent et se maquillent pour être magnifiques et joyeux ; ils se reposent dans un superflu excessif, dans la gloutonnerie et l'ivrognerie, comme des rats et des porcs ; ils se reposent en se bagarrant au corps à corps, en se querellant et en se battant ; ils se reposent dans la dépravation, en conversant par jeu, en se souillant salement, de telle sorte qu'il est évident que Dieu est plus déshonoré et que le diable est mieux servi le dimanche que tout autre jour de la semaine. Et je vous assure que les animaux à qui on commande de se reposer le dimanche, honorent mieux Dieu que cette sorte de gens, car ils n'offensent pas Dieu, ils respectent le jour saint. C'est pourquoi, ô vous le peuple de Dieu, frappez-vous la poitrine, repentez-vous et corrigez cette grave et dangereuse méchanceté, observez le Commandement de Dieu, suivez joyeusement l'exemple de Dieu Lui-même ; ne désobéissez pas à l'ordre de la pieuse église de Christ, qu'elle garde depuis l'époque des Apôtres jusqu'à aujourd'hui, craignez de déplaire à Dieu Tout-Puissant et Ses justes jugements, si vous êtes négligents et oubliez de ne pas travailler le jour du sabbat ou le dimanche, et que vous ne vous réunissez pas pour célébrer et magnifier le Nom béni de Dieu en sainte tranquillité et pieuse révérence.

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Maintenant, voyons ce qu'il en est du lieu où le peuple de Dieu doit se rassembler, et où il doit spécifiquement célébrer et sanctifier le jour de sabbat, c'est à dire le dimanche, le jour du saint repos. Ce lieu est appelé le temple ou église de Dieu, parce que la congrégation du peuple de Dieu qu'on appelle justement l'Église, s'y rassemble aux jours fixés pour de telles réunions et rencontres. Et pour autant que Dieu Tout-Puissant ait fixé un moment spécial pour être honoré, il est très séant, pieux et nécessaire aussi qu'il y ait un lieu désigné où ces gens se réunissent et se rejoignent pour servir leur bon et miséricordieux Dieu et Père.

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Il est vrai que pendant de nombreuses années, les saints patriarches n'avaient ni temple ni église où se retrouver. La cause en était qu'ils ne restaient pas au même endroit, mais qu'ils pérégrinaient et nomadisaient continuellement, et ne pouvaient donc pas construire d'église commodément. Mais aussitôt que Dieu a délivré Son peuple de ses ennemis et qu'Il leur a accordé un peu de liberté dans le désert, Il leur a fait construire un curieux et coûteux tabernacle, qui était comme leur église paroissiale, un lieu de réunion pour toute la multitude, un lieu pour y faire des sacrifices et d'autres rites et observances. De plus, après cela, Dieu selon Sa promesse, a placé et tranquillement installé Son peuple dans le pays de Canaan, maintenant appelé la Judée, et a ordonné à Salomon de construire un Temple grand et magnifique, comme on n'en avait rarement vu, un Temple si apprêté et orné, si magnifiquement garni, comme il était convenable et pertinent pour les gens de cette époque, qui se laissaient séduire et émouvoir par de telles choses, gaies et bien visibles. C'était alors le Temple de Dieu, pourvu de nombreux dons et de nombreuses promesses ; c'était l'église paroissiale et l'église-mère de toute la Juiverie, où Dieu était honoré et servi ; tout le royaume des Israélites était tenu d'y venir aux trois fêtes solennelles de l'année, pour y servir leur Seigneur Dieu. Mais avançons plus loin. À l'époque de Christ et de Ses Apôtres, il n'y avait pas encore de temples ni d'églises pour les Chrétiens, car ils subissaient la plupart du temps la persécution, des vexations et des ennuis de telle sorte qu'ils ne pouvaient obtenir aucune permission ni liberté en ce sens. Cependant, Dieu se réjouissait beaucoup qu'ils se réunissent souvent en un même lieu et c'est pourquoi, après Son Ascension, ils sont restés ensemble dans une chambre haute. Parfois ils allaient au Temple, parfois dans les synagogues, parfois en prison, parfois dans leurs maisons, parfois dans les champs, etc. Et ceci a continué longtemps jusqu'à ce que la foi de Christ Jésus commence à se répandre dans une grande partie du monde. Maintenant, quand divers royaumes furent établis sur la vraie religion de Dieu et que Dieu leur eut donné la paix et la tranquillité, alors des rois, des nobles et le peuple aussi, poussés par un zèle pieux et fervent, commencèrent à construire des temples et des églises où le peuple pouvait se réunir, pour mieux accomplir leurs devoirs envers Dieu et observer le saint jour du sabbat, le jour du repos. Et les Chrétiens ont habituellement utilisé des temples pour s'y réunir de temps en temps comme des lieux de réunion où ils pouvaient d'un commun accord louer et magnifier le Nom de Dieu, Lui exprimant leur reconnaissance pour les bénédictions qu'Il déversait miséricordieusement et abondamment sur eux, chaque jour, où ils pouvaient aussi écouter la lecture de Sa sainte Parole, exposée et prêchée avec sincérité, et recevoir Ses saints sacrements qui leur étaient dûment et saintement administrés.

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Il est vrai que les temples majeurs de Dieu, où Il se plaît grandement et où Il aime demeurer, sont les corps et les esprits des vrais Chrétiens, le peuple élu de Dieu, selon la doctrine des Saintes Écritures développée par St Paul. « Ne savez-vous pas », dit-il, « que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu demeure en vous ? Le temple de Dieu est saint, comme vous l'êtes ». Et encore dans la même épître : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit demeurant en vous, qui vous a été donné de Dieu, et que vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes ? ». Nonobstant cela, Dieu permet qu'un temple de pierre (aussi souvent que son peuple s'y rassemble pour louer Son saint Nom) soit Sa maison, et le lieu où Il a promis d'être présent, et où Il écoutera les prières de ceux qui l'invoquent. Chose que Christ et Ses Apôtres, avec le reste des Pères saints, déclarent suffisamment en ceci : que bien qu'ils savaient que leurs prières étaient entendues en quelque lieu qu'ils les fassent, même dans des grottes, dans les bois et dans les déserts, ils se réunissaient aussi souvent qu'ils le pouvaient commodément dans les temples matériels, avec le reste de la congrégation, pour se rassembler dans la prière et la véritable louange.

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C'est pourquoi, chers bien-aimés, vous qui professez être Chrétiens et vous glorifiez de ce nom, ne dédaignez pas de suivre l'exemple de Christ notre Maître, dont vous êtes les élèves (dites-vous) ; montrez-vous tels que les camarades de classe de ceux dont vous vous réclamez, c'est à dire les Apôtres et disciples de Christ. En tout temps et en tous lieux, levez des mains impeccables avec des cœurs purs. Mais faites-le aussi le jour du sabbat dans les temples et églises. Nos pieux prédécesseurs et les anciens Pères de l'église primitive se sont privés en économisant pour construire des églises ; oui, ils ne se sont pas ménagés et ont risqué leur vie en un temps de persécution, mettant en jeu leur propre sang afin de pouvoir se rassembler dans des églises. Et nous ferions l'économie d'un petit effort pour venir dans les églises ? Leur exemple, notre devoir et la facilité qui en découlent pour nous ne nous émeuvent-ils pas ? Si nous déclarons craindre Dieu, si nous voulons nous montrer comme de vrais Chrétiens, si nous voulons être les disciples de Christ notre Maître et des pieux Pères qui ont vécu avant nous et qui ont maintenant reçu la récompense des vrais Chrétiens fidèles, nous devons volontairement, sincèrement et révérencieusement venir dans les église et les temples matériels pour prier, car ce sont des lieux appropriés qui sont destinés à cet usage ; et [ceci] le jour du sabbat, qui est le moment le mieux indiqué pour que le peuple de Dieu cesse tout travail physique et mondain, pour s'adonner au saint repos et à une sainte contemplation, laquelle relève du service de Dieu Tout-Puissant ; et pour cette raison, réconcilions-nous avec Dieu, prenons part avec respect à Ses sacrements, et écoutons dévotement Sa sainte Parole ; ainsi nous seront affermis dans la foi envers Dieu, et en espérance contre toute adversité, et en charité envers notre prochain ; ainsi, courant la course comme de bons Chrétiens, nous pourrons enfin obtenir la récompense de la gloire éternelle par les mérites de notre Sauveur Jésus-Christ. À qui, avec le Père et le Saint-Esprit, soient tout honneur et toute gloire. Amen.

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{48} 2. Il vous a été dit, à vous qui êtes de bons Chrétiens, dans le précédent sermon qui vous a été lu, à quels moments et en quels lieux vous devez vous réunir pour louer Dieu. Maintenant, je compte exposer devant vous, premièrement, combien désireux et zélés vous devez être en venant à votre église, deuxièmement, combien Dieu est douloureusement blessé par ceux qui méprisent ou négligent de venir à l'église le jour du saint repos.

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Il ressort des Écritures que beaucoup de pieux Israélites, étant en captivité parmi les Babyloniens à cause de leurs péchés, souhaitaient et désiraient fortement revenir à Jérusalem. Et quand ils y sont revenus, grâce à la bonté de Dieu, malgré la négligence de nombre d'entre eux, les pères ont été si merveilleusement enclins à reconstruire le Temple, que le peuple de Dieu a pu le restaurer pour L'honorer. Et le roi David, quand il fut banni de son pays, de la cité sainte Jérusalem, du sanctuaire, du saint lieu et du tabernacle de Dieu, quel désir, quelle ferveur n'avait-il pas envers ce lieu saint ! Quels vœux et quelles prières ne fit-il pas à Dieu pour habiter [à nouveau] dans la maison du Seigneur ! « La seule chose que j'ai demandée au Seigneur », dit-il, « et j'en meurs d'envie, c'est que je puisse revenir et avoir ma demeure dans la maison du Seigneur aussi longtemps que je vivrai ». Et encore : « Oh, comme je me suis réjoui quand j'ai entendu ces mots : 'Nous irons à la maison du Seigneur.' ». Et dans d'autres passages des psaumes il déclarait son intention et son but, ayant un fervent désir d'entrer dans le Temple ou église du Seigneur. « Je me prosternerai », dit-il, « et louerai dans le saint Temple du Seigneur ». Et encore : « Je suis allé à Ton saint lieu afin de voir Ton pouvoir et Ta puissance, afin de voir Ta gloire et Ta magnificence ». Finalement, il dit : « Je montrerai Ton Nom à mes frères, je Te louerai au sein de la congrégation ». Pourquoi donc David avait-il un si fort désir de la maison de Dieu ? Premièrement, parce qu'il pourrait y louer et honorer Dieu. Deuxièmement, il pourrait y contempler la vue du pouvoir et de la puissance de Dieu. Troisièmement, il pourrait y louer le Nom de Dieu avec toute la congrégation et en compagnie du peuple. Ces considérations de ce saint prophète de Dieu devraient susciter et éveiller en nous le même sérieux désir de recourir à l'église, spécialement les jours de saint repos, pour y accomplir nos devoirs et servir Dieu, pour rappeler à notre mémoire comment Dieu, de par Sa miséricorde et pour la gloire de Son Nom, a œuvré avec puissance pour nous conserver notre bonne santé, nos biens et notre piété, et pour nous préserver puissamment des assauts rageurs de nos ennemis cruels et féroces, et pour y louer et magnifier joyeusement le saint Nom de Dieu parmi Son peuple fidèle. Regardez cet ancien Père, Siméon, dont l'Écriture nous parle de façon à nous encourager et à nous recommander de faire de même : « Il y avait à Jérusalem un homme nommé Siméon, un homme juste, craignant Dieu; poussé par l'Esprit de Dieu, il entra dans le Temple et le même Esprit lui dit qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu l'Oint du Seigneur ». Cette promesse s'accomplit dans le Temple, dans le Temple il vit Christ et le prit dans ses bras, dans le Temple il se répandit en une puissante louange de Dieu, son Seigneur. « Anne aussi, une prophétesse et veuve âgée, ne quittait pas le Temple, s'adonnant à la prière et jeûnant nuit et jour ; et, arrivant à peu près en même temps », elle fut inspirée de la même manière et « confessa et parla du Seigneur à tous ceux qui recherchaient la rédemption d'Israël». Cet homme béni et cette femme bénie ne furent pas déçus par le fruit merveilleux, le résultat et le réconfort que Dieu leur a procuré, en fréquentant assidument le saint Temple de Dieu.

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Maintenant vous allez entendre combien gravement Dieu a été offensé par Son peuple, pour être si peu passé à Son saint Temple et l'avoir grossièrement méprisé ou abusé. Ces choses apparaissent clairement avec les remarquables plaies et châtiments que Dieu a fait venir sur Son peuple, spécialement en excitant ses adversaires à le battre horriblement et à détruire complètement Son saint Temple, qui est devenu une désolation perpétuelle. Hélas, combien d'églises, de pays et de royaumes chrétiens ont été dernièrement rasés, envahis et laissés vides par la tyrannie et la cruauté intolérablement douloureuse de l'ennemi de Christ notre Sauveur, le grand Turc, lequel a si universellement frappé les Chrétiens que jamais on n'avait entendu parler d'une chose pareille ! Il y a quelque 30 ans, le grand Turc a battu, conquis et annexé à ses domaines et assujetti 20 royaumes chrétiens, détournant les peuples de la foi de Christ, les empoisonnant avec la religion diabolique du méchant Muhammad, et détruisant totalement leurs églises ou les souillant salement avec leurs erreurs méchantes et détestables. Et maintenant ce grand Turc, ce fléau amer et acéré de la vengeance de Dieu, est à nos portes dans cette partie de la Chrétienté, en Europe, aux frontières de l'Italie, aux frontières de l'Allemagne, ouvrant une gueule avide pour nous dévorer, pour envahir notre pays, pour détruire nos églises aussi, si nous ne nous repentons pas de notre vie de péché, et si nous n'avons pas plus fidèlement recours à l'église pour honorer Dieu, pour apprendre Sa sainte volonté, et pour l'accomplir.

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Les Juifs, en leur temps, ont provoqué la juste vengeance de Dieu, car ils ont en partie abusé de Son saint Temple avec la détestable idolâtrie des païens et les vanités superstitieuses de leur propre invention, contraires aux Commandements de Dieu ; et en y recourant comme des hypocrites, tachés, imprégnés et grossièrement souillés par toutes sortes de méchancetés et [par] leur vie de péché ; et en partie parce que nombre d'entre eux évitaient le Temple et ne se sentaient pas obligés d'y venir. Et les Chrétiens de ces derniers jours et d'aujourd'hui aussi n'ont-ils pas de même provoqué le déplaisir et l'indignation de Dieu Tout-Puissant, en partie parce qu'ils ont profané et méprisé leurs églises avec des abus Juifs et païens, avec des images et des idoles, avec un nombre d'autels très superstitieusement et intolérablement abusif, en abusant grossièrement et en corrompant salement la sainte Cène du Seigneur, le sacrement béni de Son corps et de Son sang, avec un nombre infini de bagatelles et de jouets de leur propre conception, pour en faire extérieurement un joli spectacle en défigurant la simple, la sincère religion de Christ Jésus ? Ils recourent en partie à l'église comme des hypocrites, leur vie étant pleine de toute iniquité et de péché, étant persuadés d'une vaine et dangereuse idée, [selon laquelle] s'ils viennent à l'église, s'aspergent d'eau bénite, entendent une messe et sont bénis avec le calice, et bien qu'ils ne comprennent pas un mot de tout l'office, ni ne ressentent dans leur cœur la moindre motion à se repentir, tout est bien, ils sont en règle. Fi de tels moqueries et blasphèmes contre la sainte ordonnance de Dieu ! Les églises sont faites pour autre chose, c'est à dire, pour s'y réunir et pour servir Dieu en vérité, pour y apprendre Sa sainte volonté, pour y invoquer Son puissant Nom, pour y recevoir les sacrements, pour y réfléchir à comment être charitable avec son prochain, pour s'y souvenir des pauvres et des nécessiteux, nos prochains, et d'en repartir meilleurs et plus pieux qu'en y entrant. Finalement, la vengeance de Dieu a été et est [encore] quotidiennement provoquée parce que des gens très méchants ne font rien pour recourir à l'église, soit parce qu'ils sont si douloureusement aveuglés qu'ils ne comprennent rien à Dieu ni à la piété, et qu'ils ne se soucient pas que leur exemple diabolique offense leurs voisins, soit parce qu'ils voient l'église vidée de ces choses dont la vue les égaie selon leurs fantasmes grossiers dont ils sont ravis au plus haut point ; parce qu'ils voient la fausse religion abandonnée et la vraie restaurée, qui semble une chose sans saveur à leur goût insipide, ainsi qu'il apparaît en ceci qu'une femme disait à sa voisine : « Adieu, potins, que ferons-nous maintenant à l'église, depuis que tous les saints ont été ôtés, depuis que toutes les pieuses vues auxquelles nous étions habituées ont disparu, depuis que nous ne pouvons plus écouter les cornemuses, les chants, la psalmodie et les jeux d'orgue comme avant ? » Mais, chers bien-aimés, il faut nous réjouir grandement et remercier Dieu de ce que nos églises sont délivrées de toutes ces choses qui déplaisent à Dieu si douloureusement et souillaient salement Sa sainte maison et Son lieu de prière, à cause de cela Il a justement détruit de nombreuses nations, selon les dires de St Paul : « Si un homme souille le temple de Dieu, Dieu le détruira ». Et nous devons grandement louer Dieu pour cela, parce que des façons aussi superstitieuses et idolâtres qui n'étaient que néant et défiguraient la gloire de Dieu sont totalement abolies, comme elles le méritaient très justement, et que les choses par lesquelles Dieu est honoré ou Son peuple édifié sont retenues dans la décence et pratiquées avec révérence, dans nos églises.

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Mais maintenant, pour autant que nous percevons que c'est le plaisir déterminé de Dieu que vous alliez à votre église le jour du saint repos, de vous voir entendre quel déplaisir Dieu conçoit, quelles plaies Il déverse sur Son peuple désobéissant, voyant que vous comprenez quelles bénédictions de Dieu sont octroyées, quelles choses célestes arrivent à un tel peuple tant qu'il est désireux d’y recourir et zélé pour se réunir dans ses églises, voyant aussi que vous y êtes amicalement priés et conviés, faites attention à ne pas mollir dans votre devoir ; prenez garde à ne rien tolérer qui vous empêcherait après de venir à l'église aux moments fixés qui vous sont désignés et ordonnés. Christ notre Sauveur a dit dans une parabole qu'un grand festin était préparé, les invités priés, et que beaucoup se sont excusés, ne voulant pas venir : « Je vous dis », dit Christ, « qu'aucun de ceux qui étaient invités ne goûtera de mon dîner ». Ce grand festin est la vraie religion de Dieu Tout-Puissant, au cours duquel Il sera loué par l'administration des sacrements, une prédication sincère et l'écoute de Sa sainte Parole, et par la pratique d'une conversation pieuse. Ce festin est maintenant préparé dans la salle de Banquet de Dieu, l'église ; vous y êtes donc appelés et conviés ; si vous refusez de venir et que vous vous excusez, il vous sera répondu la même chose qu'à eux. C'est pourquoi venez maintenant sans retard, chers bien-aimés, et entrez joyeusement dans la salle de festin de Dieu, en prenant part aux bénédictions octroyées et préparées pour vous. Mais veillez à y venir avec vos habits de fête, non comme des hypocrites, non par habitude et par respect humain, pas à contrecœur comme si vous auriez préféré ne pas venir, si vous en aviez la liberté. Car Dieu déteste et punit de tels hypocrites qui font semblant, ainsi qu'il ressort de la précédente parabole de Christ. « Mon ami », dit Dieu, « pourquoi es-tu venu sans habit de noce ? » et il a donc « commandé à Ses serviteurs de lui lier les mains et les pieds, et de le jeter dans les ténèbres extérieures où seront les larmes, les pleurs et les grincements de dents ». Afin de vous éviter un tel danger de la part de Dieu, venez à l'église aux jours fériés, dans vos habits de fête, c'est à dire, avec un esprit pieux et joyeux, venez rechercher la gloire de Dieu et Le remercier, venez vous unir à votre prochain et partagez amitié et charité avec lui. Considérez que toutes vos œuvres puent devant la face de Dieu si vous n'êtes pas charitable avec votre prochain. Venez avec un cœur purifié de tout désir mondain et de toute affection charnelle. Débarrassez-vous de toutes les pensées vaines qui peuvent vous empêcher de servir vraiment Dieu. L'oiseau, quand il vole, agite ses ailes ; agitez-vous et préparez-vous à voler plus haut que tous les oiseaux de l'air, afin qu'une fois votre devoir accompli dans ce temple ou église terrestre, vous puissiez vous envoler et être reçus dans le glorieux temple de Dieu dans le ciel, par Jésus-Christ notre Seigneur. À qui, avec le Père et le Saint-Esprit, soient toute gloire et tout honneur. Amen.

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