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Les 39 Articles de Religion

Articles de Religion

 

Établis par les Évêques, le Clergé et les Laïques

de l'Église Protestante Épiscopale des États-Unis d'Amérique

en Convention, le Douzième Jour de Septembre En l'An de Grâce 1801.

 

1. De la Foi en la Sainte Trinité.

Il n'y a qu'un seul Dieu vivant et véritable, éternel, incorporel, indivisible, et sans passions; infini dans sa puissance, dans sa sagesse, et dans sa bonté; Créateur et Conservateur de toutes les choses visibles et invisibles. Et dans l'unité de cette Divinité, il y a trois Personnes, de même substance, de même puissance et de même éternité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

 

2. Du Verbe ou Fils de Dieu, qui a été fait vrai Homme.

Le Fils, qui est le Verbe du Père, engendré de toute éternité du Père, le Dieu vrai, éternel, et de la même substance que le Père, a pris la nature humaine dans le sein et de la substance de la bienheureuse Vierge, de telle sorte que deux natures entières et parfaites, savoir, la Divinité et l'Humanité, ont été jointes ensemble en une personne, pour ne jamais être divisées, desquelles résulte un seul Christ, vrai Dieu et vrai Homme, qui a véritablement souffert, a été crucifié, est mort, et a été enseveli, pour nous réconcilier avec son Père, et pour être un sacrifice, non seulement pour le péché originel, mais aussi pour les péchés actuels des hommes.

 

3. De la Descente de Jésus-Christ aux Enfers.

Comme Jésus-Christ est mort pour nous, et qu'il a été enseveli; de même aussi devons-nous croire qu'il est descendu aux Enfers.

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4. De la Résurrection de Jésus-Christ.

Jésus-Christ est véritablement ressuscité des morts, et a repris son corps de chair, et d'os, et de toutes les choses qui appartiennent à la perfection de la nature de l'Homme, avec laquelle il est monté au Ciel, et il y est assis, jusqu'à ce qu'il revienne, pour juger tous les hommes au dernier jour.

 

5. Du Saint-Esprit.

Le Saint-Esprit, procédant du Père et du Fils, est de la même substance, de la même majesté, et de la même gloire que le Père et le Fils, vrai et éternel Dieu.

 

6. De la Suffisance des Saintes Écritures au Salut.

L'Écriture Sainte contient tout ce qui est nécessaire au salut; de sorte qu'on ne doit point exiger d'un homme qu'il croie comme article de Foi, ou qu'il considère comme essentiel ou nécessaire au salut, la moindre chose de ce qui ne s'y lit pas, ou qui ne peut pas se prouver par elle. Sous le nom d'Écriture Sainte nous comprenons les Livres Canoniques de l'Ancien et du Nouveau Testaments, dont l'Église n'a jamais mis en doute l'autorité.

Des Noms et du Nombre des Livres Canoniques.

La Genèse, l'Exode, le Lévitique, les nombres, le Deutéronome, Josué, les Juges, Ruth, le premier livre de Samuel, le second Livre de Samuel, le premier Livre des Rois, le second Livre des Rois, le premier Livre des Chroniques, le premier Livre d'Esdras, le second Livre d'Esdras, le Livre d'Esther, le Livre de Job, les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste ou le Prêcheur, le Cantique des Cantiques de Salomon, les Quatre Grands Prophètes, les Douze Petits Prophètes.

Et quant aux autres Livres (comme dit Jérôme), l'Église les lit à la vérité, pour en tirer des modèles de conduite, ainsi que des règles pour les mœurs; mais pourtant elle ne s'en sert pour établir aucune doctrine. Ce sont les livres suivants: le troisième Livre d'Esdras, le quatrième Livre d'Esdras, le Livre de Tobie, le Livre de Judith, le reste du Livre d'Esther, le Livre de la Sagesse, le Livre de Jésus Fils de Sirach, Baruch le Prophète, le Cantique des Trois Enfants, l'Histoire de Susanne, l'Histoire de Bel et du Dragon, la Prière de Manassé, le premier Livre des Maccabées, le second Livre des Maccabées.

Nous acceptons tous les livres du Nouveau Testament tels qu'ils sont communément acceptés, et nous les tenons pour canoniques.

 

7. De l'Ancien Testament.

L'Ancien Testament n'est point contraire au Nouveau; car, tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament, la vie éternelle est offerte au genre humain par Jésus-Christ, qui est le seul Médiateur entre Dieu et l'Homme, étant à la fois Dieu et Homme. C'est pourquoi l'on ne doit point écouter ceux qui prétendent que les anciens Patriarches n'avaient en vue que des promesses transitoires. Quoique la Loi donnée de la part de Dieu par Moïse ne soit point obligatoire pour les Chrétiens quant aux Cérémonies et aux Rites, et que nul gouvernement temporel ne soit tenu de nécessité d'en recevoir les ordonnances Civiles; cependant aucun Chrétien n'est affranchi des exigences de ses lois morales.

 

8. Des Symboles.

On doit recevoir et croire en entier, le Symbole de Nicée, et celui qui est communément appelé le Symbole des Apôtres; car ils peuvent être prouvés par des autorités incontestables tirées de l'Écriture Sainte.

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9. Du Péché Originel.

Le Péché Originel ne consiste pas à imiter Adam, (comme les Pélagiens le disent vraiment), mais c'est le vice et la corruption de la Nature de tout homme, qui descend naturellement de la souche d'Adam, ce par quoi l'homme est fort éloigné de la justice originelle, et est, de sa propre nature, enclin au mal, de sorte que la chair a des désirs toujours contraires à ceux de l'esprit; et à cause de ce péché, tout homme qui vient au monde, ne mérite que la colère et la condamnation de Dieu. Et cette corruption de la nature demeure, même en ceux qui sont régénérés; ce qui fait que la convoitise de la chair, appelée en grec fronhma sarkos, (que quelques-uns appellent sagesse, d'autres sensualité, d'autres affection, d'autre désir, de la chair), n'est point assujettie à la Loi de Dieu. Et quoiqu'il n'y ait point de condamnation pour ceux qui croient et qui sont baptisés, toutefois l'Apôtre confesse que la concupiscence, l'appétit déréglé ont en eux-mêmes la nature du péché.

 

10. Du Libre Arbitre.

La condition de l'homme, après la chute d'Adam, est telle qu'il ne peut par ses propres forces naturelles, et par ses propres bonnes œuvres, ni se convertir ni se préparer lui-même à la foi et à l'invocation de Dieu. C'est pourquoi nous n'avons point le pouvoir de faire de bonnes œuvres qui soient agréables à Dieu et acceptées par Lui sans que la grâce de Dieu par Jésus-Christ nous prévienne, afin que nous ayons une bonne volonté, et sans qu'elle opère avec nous, quand nous avons cette bonne volonté.

 

11. De la Justification de l'Homme.

Nous sommes réputés justes devant  Dieu, seulement à cause des mérites de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, par la Foi, et non point à cause de nos propres œuvres ou de nos propres mérites. C'est pourquoi, la doctrine qui affirme que nous sommes justifiés par la Foi seulement, est très saine et très pleine de consolation, comme il est exprimé plus amplement dans l'Homélie de la Justification.

 

12. Des Bonnes Œuvres.

Quoique les bonnes œuvres, qui sont les fruits de la Foi et qui suivent la Justification, ne puissent ni ôter nos péchés, ni soutenir la sévérité du jugement de Dieu, elles sont cependant acceptables et agréables à Dieu en Christ, et elles émanent nécessairement d'une vraie et vive Foi; de sorte que par elles on peut connaître une vive Foi aussi évidemment qu'un arbre est reconnu à ses fruits.

 

13. Des Œuvres avant la Justification.

Les Œuvres faites avant la réception de la Grâce de Jésus-Christ et sans l'Inspiration de son Esprit ne sont point agréables à Dieu, parce qu'elles ne procèdent point de la foi en Jésus-Christ; elles ne disposent pas non plus l'homme à recevoir la grâce; et elles ne méritent point la grâce par congruité (comme disent les Scolastiques). Mais plutôt, comme elles ne sont point faites selon la volonté et selon les Commandements de Dieu, nous ne doutons point qu'elles n'aient la nature du péché.

 

14. Des Œuvres de Surérogation.

On ne peut enseigner, sans arrogance et impiété, qu'il y ait des œuvres volontaires, au-delà et au-dessus des Commandements de Dieu, qu'on appelle Œuvres de Surérogation. Car par là les hommes déclarent qu'ils rendent à Dieu, non-seulement autant qu'ils sont tenus de lui rendre, mais qu'ils font plus pour lui qu'il n'est de leur devoir impérieux de faire; alors que Jésus-Christ dit expressément: Quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites: Nous ne sommes que des serviteurs inutiles.

 

15. De Jésus-Christ, qui est seul sans Péché.

Jésus-Christ ayant pris véritablement notre nature, a été fait semblable à nous en toutes choses, à la seule exception du péché, dont il a été nettement exempt et dans sa chair et dans son esprit. Il est venu pour être l'Agneau sans tache, qui, après s'être offert lui-même en sacrifice une fois pour toutes, devait ôter les péchés du monde; et il n'y avait en lui (comme dit Saint Jean) point de péché. Mais nous tous, quoique nous soyons baptisés et nés de nouveau en Christ, nous péchons pourtant en maintes choses; et si nous disons que nous n'avons point de péché, nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous.

 

16. Du Péché après le Baptême.

Tout péché mortel, volontairement commis après le Baptême n'est pas nécessairement un péché contre le Saint-Esprit, et par conséquent irrémissible. C'est pourquoi l'on ne doit pas nier la possibilité de repentance pour ceux qui tombent dans le péché après le Baptême. Après avoir reçu le Saint-Esprit, nous pouvons déchoir de la grâce qui nous a été donnée, et tomber dans le péché, et, par la grâce de Dieu, nous relever et amender notre conduite C'est pourquoi ceux-là doivent être condamnés qui disent qu'ils ne peuvent plus pécher tant qu'ils sont dans cette vie, ou qui nient qu'il y ait rémission des péchés pour ceux qui se repentent véritablement.

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17. De la Prédestination et de l'Élection.

La Prédestination à la Vie est le dessein éternel de Dieu par lequel (avant la fondation du monde) il a fermement arrêté, par son conseil qui nous est caché, de délivrer de la malédiction et de la perdition ceux qu'il a élus en Jésus-Christ d'entre le genre humain, et ensuite de les amener, par Jésus-Christ, au salut éternel, comme des vaisseaux faits pour être honorés. C'est pourquoi ceux qui ont reçu un si grand bienfait de Dieu, sont appelés, selon le dessein de Dieu, par son Esprit qui opère en eux au temps opportun. Ils obéissent à cette vocation par la Grâce; ils sont justifiés gratuitement; ils sont faits fils de Dieu par adoption; ils sont faits semblables à son Fils unique, Jésus-Christ; ils marchent religieusement dans les bonnes œuvres, et par la miséricorde de Dieu, ils parviennent enfin à la béatitude éternelle.

Comme d'un côté la sainte contemplation de la Prédestination, et de notre Élection en Christ est pleine d'une douce, agréable et inexprimable consolation pour les personnes pieuses, et pour celles qui sentent en elles-mêmes l'opération de l'Esprit du Christ, qui mortifie les œuvres de la chair et leurs membres terrestres, et élève leurs pensées aux choses sublimes et célestes, tant parce qu'elle les embrase d'un ardent amour pour Dieu; d'un autre côté, avoir continuellement devant les yeux l'arrêt de la Prédestination divine, est pour les personnes curieuses et charnelles, qui sont dépourvues de l'Esprit du Christ, un piège très dangereux, par le moyen duquel le Diable les pousse, ou dans le désespoir, ou dans la misérable condition de la vie la plus impure, qui n'est pas moins dangereuse que le désespoir.

D'ailleurs, nous devons recevoir les promesses de Dieu telles qu'elles nous sont généralement exprimées dans l'Écriture Sainte; et dans nos actions, nous devons suivre cette Volonté de Dieu, qui nous est expressément révélée dans sa Parole.

 

18. De l'Acquisition du salut éternel par le seul Nom de Jésus-Christ.

Ceux-là  doivent aussi être anathèmes, qui ont la témérité de dire que chaque homme sera sauvé par la Loi ou la Secte dont il fait profession, de sorte qu'il doive avoir soin de régler exactement sa vie selon cette Loi, et d'après les lumières de la Nature; car l'Écriture Sainte ne nous propose que le seul Nom de Jésus-Christ, par lequel les hommes doivent être sauvés.

 

19. De l'Église.

L'Église visible de Jésus-Christ est une assemblée de fidèles, où la pure Parole de Dieu est prêchée, et où les Sacrements sont dûment administrés, selon l'ordonnance de Jésus-Christ, dans toutes les choses qui y sont absolument nécessaires.

Comme les Églises de Jérusalem, d'Alexandrie et d'Antioche ont erré; de même l'Église de Rome a aussi erré, non seulement quant aux mœurs et à la forme des Cérémonies, mais encore en matière de Foi.

 

20. De l'Autorité de l'Église.

L'Église a le pouvoir d'établir les Rites ou les Cérémonies; elle a aussi l'autorité dans les controverses sur la Foi; toutefois il n'est pas permis à l'Église de rien ordonner qui soit contraire à la Parole de Dieu, telle qu'elle est écrite. Elle ne peut pas, non plus, expliquer un passage de l'Écriture de telle manière qu'il soit en contradiction avec un autre passage. Aussi, bien qu'elle soit le témoin et la gardienne de l'Écriture Sainte, l'Église ne peut cependant rien ordonner qui y soit contraire, ni imposer à la Foi comme nécessaire au Salut quoi que ce soit en dehors des Saintes Écritures.

 

21. De l'Autorité des Conciles Généraux.

[Le vingt et unième de ces Articles est omis, parce qu'il est, en partie, d'une nature locale et civile, et, quant au reste, d'autres Articles y pourvoient.]

 

22. Du Purgatoire.

La Doctrine de Rome touchant le Purgatoire, les Indulgences, le Culte et l'Adoration tant des Images que des Reliques, aussi bien que l'Invocation des Saints, est une chose folle, vainement inventée, et qui n'est fondée sur aucune autorité de l'Écriture, mais qui est en outre contraire à la Parole de Dieu.

 

23. Du Ministère dans l'Église.

Il n'est permis à aucun homme de prendre sur soi l'office de la prédication publique et l'administration des Sacrements dans l'Église, s'il n'a été auparavant appelé et envoyé légitimement pour remplir ces fonctions. Et nous devons considérer ceux-là comme étant légitimement appelés et envoyés qui sont élus et appelés à cette œuvre par les personnes qui ont été publiquement autorisées dans l'Église à appeler et à envoyer des Ministres dans la Vigne du Seigneur.

 

24. Qu'il faut employer dans l'Église une Langue que la congrégation comprenne.

C'est une chose entièrement contraire à la Parole de Dieu et à l'usage de l'Église Primitive, que de faire des Prières publiques dans l'Église, ou d'administrer les Sacrements dans une langue que le peuple ne comprend pas.

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25. Des Sacrements.

Les Sacrements que Jésus-Christ a institués ne sont pas seulement des symboles et des marques de la profession des Chrétiens; mais ce sont encore mieux des témoignages sûrs et certains, et des signes efficaces de la grâce et de la bonne volonté de Dieu envers nous, par lesquels il opère invisiblement en nous, et non seulement vivifie, mais encore fortifie et confirme notre Foi en lui.

Il y a deux Sacrements que Jésus-Christ notre Seigneur a institués dans l'Évangile, savoir, le Baptême et la Cène du Seigneur.

Les cinq Sacrements, comme on les appelle généralement, c'est à dire, la Confirmation, la Pénitence, les Ordres, le Mariage, et l'Extrême-Onction, ne doivent pas être tenus pour Sacrements de l'Évangile, parce qu'ils sont en partie le résultat d'une imitation corrompue de la pratique des Apôtres, et en partie des conditions de vie approuvées dans les Écritures, mais ils n'ont pourtant pas la même nature de Sacrements que le Baptême et la Cène du Seigneur, puisqu'ils n'ont aucun signe visible, ni aucun cérémonial que Dieu ait ordonné.

Jésus-Christ n'a point institué les Sacrements pour servir de spectacle, ou pour être portés d'un lieu à un autre, mais afin que nous en usions convenablement. Et ce n'est qu'en ceux qui les reçoivent dignement qu'ils produisent un effet salutaire. Mais quant à ceux qui les reçoivent indignement, ils attirent sur eux-mêmes leur condamnation, comme le dit Saint Paul.

 

26. De l'Indignité des Ministres, qui n'empêche point l'effet des Sacrements.

Quoique dans l'Église visible, les méchants soient toujours mêlés avec les bons, et que les méchants y aient quelquefois la principale autorité dans la prédication de la Parole et l'Administration des Sacrements, néanmoins, comme ce n'est pas en leur propre nom qu'ils agissent, mais en celui de Jésus-Christ, et que c'est en vertu de son mandat et par son autorité qu'ils remplissent leurs fonctions, nous pouvons avoir recours à leur Ministère, tant pour entendre la Parole de Dieu, que pour participer aux Sacrements. Leur méchanceté n'anéantit point non plus l'effet de l'ordonnance de Jésus-Christ, ni ne diminue la grâce des dons de Dieu en ceux qui les reçoivent avec foi, et d'une manière convenable, les Sacrements qui leur sont administrés; lesquels sont efficaces à cause de l'institution et de la promesse de Jésus-Christ, quoiqu'ils soient administrés par des méchants.

Néanmoins, il entre dans la discipline de l'Église, qu'on s'enquière des mauvais Ministres, et qu'ils soient accusés par ceux qui ont connaissance de leurs fautes, et qu'étant trouvés coupables, ils soient enfin déposés par un juste jugement.

 

27. Du Baptême.

Le Baptême n'est pas seulement un signe de profession, et une marque de différence, par lesquels les Chrétiens sont distingués de ceux qui ne sont point baptisés; mais c'est aussi un signe de Régénération ou de Naissance nouvelle, par lequel, comme par un instrument, ceux qui reçoivent convenablement le Baptême sont entés sur le corps de l'Église; par lequel aussi les promesses de la rémission des péchés et de notre adoption comme enfants de Dieu par le Saint-Esprit, sont visiblement signées et scellées; la Foi est confirmée, et la Grâce augmentée en vertu de la prière faite à Dieu.

On doit absolument retenir dans l'Église le Baptême des petits Enfants, comme étant très conforme à l'institution de Jésus-Christ.

 

28. De la Cène du Seigneur

La Cène du Seigneur n'est pas seulement un signe de l'amour que les Chrétiens doivent avoir entre eux, les uns pour les autres; mais c'est en outre un Sacrement de notre Rédemption par la mort de Jésus-Christ; de sorte que, pour ceux qui le reçoivent convenablement, dignement, et avec foi, le Pain que nous rompons est une participation au Corps de Jésus-Christ; et le Calice de Bénédiction est de même une participation au Sang du Christ.

La Transsubstantiation (ou le changement de la substance du Pain et du Vin) dans la Cène du Seigneur, ne saurait être prouvée par l'Écriture Sainte; mais elle est contraire aux paroles expresses de l'Écriture, elle renverse la nature d'un Sacrement, et elle a donné lieu à beaucoup de superstitions.

Le Corps du Christ est donné, pris et mangé dans la Cène, seulement d'une manière céleste et spirituelle. Et le moyen par lequel le Corps du Christ est reçu et mangé dans la Cène, c'est la Foi.

Jésus-Christ n'a jamais ordonné que le Sacrement de la Cène du Seigneur soit gardé, porté en procession, élevé ou adoré.

 

29. Des Méchants qui ne mangent point le Corps de Jésus-Christ, en recevant la Cène du Seigneur.

Quoique les Méchants, et ceux qui sont dépourvus d'une foi vive, pressent charnellement et visiblement entre leurs dents le Sacrement du Corps et du Sang de Jésus-Christ (comme le dit Saint Augustin), cependant ils ne participent nullement à Jésus-Christ; mais plutôt ils mangent et boivent, pour leur condamnation, le signe ou le Sacrement d'une si grande chose.

 

30. Des Deux Espèces.

Le Calice du Seigneur ne doit point être refusé aux Laïques, car d'après l'institution et par le commandement de Jésus-Christ, les deux parties du Sacrement du Seigneur doivent être administrées à tous les Chrétiens sans distinction.

 

31. De l'unique Oblation de Jésus-Christ consommée sur la Croix.

L'Oblation de Jésus-Christ une fois faite pour toutes, constitue une rédemption, une propitiation et une satisfaction parfaites pour tous les péchés du monde entier, tant pour le péché originel que pour les péchés actuels; et il n'y a point d'autre expiation pour le péché que celle-là. C'est pourquoi les sacrifices des Messes, par lesquels on disait communément que le Prêtre offrait Jésus-Christ pour les vivants et pour les morts, afin de leur obtenir la rémission de la peine ou de la coulpe, étaient des fables blasphématoires, et des tromperies dangereuses.

 

32. Du Mariage des Prêtres.

Il n'est point enjoint par la Loi de Dieu, ni aux Évêques, ni aux Prêtres, ni aux Diacres, de faire vœu de célibat ou de s'abstenir du Mariage; c'est pourquoi il leur est permis, aussi bien qu'à tous les autres Chrétiens, de se marier à leur gré, selon qu'ils le jugeront eux-mêmes plus utile à la piété.

 

33. Des Personnes excommuniées; comment on doit les éviter.

Tout individu qui, par la dénonciation publique de l'Église, est légitimement retranché du corps de l'Église, et par conséquent excommunié, doit être regardé par tous les fidèles comme un Païen et un Publicain, jusqu'à ce qu'il soit publiquement réconcilié par la pénitence, et reçu dans l'Église par un Juge qui en ait l'autorité

 

34. Des Traditions de l'Église.

Il n'est pas nécessaire que les Traditions et les Cérémonies soient partout les mêmes ou entièrement conformes; car elles ont été diverses en tout temps, et elles peuvent être changées, selon la diversité des pays, des temps, et des mœurs, pourvu que rien ne soit ordonné contre la Parole de Dieu. Quiconque par son propre jugement, volontairement et à dessein, viole ouvertement les Traditions et Cérémonies de l'Église, qui ne sont point contraires à la Parole de Dieu, et qui sont établies et approuvées par l'autorité générale, doit (afin que d'autres craignent de suivre son exemple) être repris publiquement, comme une personne qui pèche contre l'ordre public de l'Église, qui porte atteinte à l'autorité du Magistrat, et qui blesse la conscience des faibles.

Toute Église particulière ou nationale a l'autorité d'établir, de changer, et d'abolir les Cérémonies ou les Rites de l'Église, qui n'ont été établis que par le pouvoir des hommes, pourvu que tout se fasse à l'édification générale.

 

35. Des Homélies.

Le Second Livre des Homélies, dont nous avons ci-dessous inclus les titres, contient une Doctrine pieuse et salutaire, et bien nécessaire de nos jours; il en est de même pour le premier Livre des Homélies, qui fut publié du temps d'Édouard VI. C'est pourquoi nous trouvons à propos que les Ministres les lisent soigneusement et distinctement dans les Églises, afin que la congrégation puisse les comprendre.

Noms des homélies

1. Du bon Usage de l'Église.

2. Contre le Péril de l'Idolâtrie.

3. De la Réparation et de l'entretien des Églises.

4. Des bonnes Œuvres: premièrement du Jeûne.

5. Contre la Gourmandise et contre l'Ivrognerie.

6. Contre le Luxe des Habits.

7. De la Prière.

8. Du lieu et du Temps de la Prière.

9. Que les Prières Publiques doivent se faire, et les Sacrements doivent être administrés dans une langue connue.

10. De l'Estime et du respect qu'on doit avoir pour la Parole de Dieu.

11. De l'Aumône.

12. De la Naissance du Christ.

13. De la Passion du Christ.

14. De la Résurrection du Christ.

15. De la digne participation au Sacrement du Corps et du Sang de Jésus-Christ.

16. Des Dons du Saint-Esprit.

17. Pour les jours des Rogations.

18. De l'État du Mariage.

19. De la Repentance.

20. Contre la Paresse.

21. Contre la Rébellion.

  • [Cette Église n'admet cet Article qu'en tant qu'elle envisage les Livres des Homélies uniquement comme une explication de la doctrine chrétienne, et comme propres à instruire dans la piété et dans la morale. Mais tout ce qui, dans ces Homélies, a rapport à la constitution et aux lois d'Angleterre, ne convient pas à la situation de cette Église. Aussi ajourne-t-on l'ordre de lire les dites homélies dans les Églises, jusqu'à ce que, par une soigneuse révision, on y ait corrigé les mots et les phrases hors d'usage, aussi bien que ce qui a trait aux circonstances locales.]

 

36. De  la Consécration des Évêques et des Ministres.

Le Livre de la Consécration des Évêques, et de l'Ordination des Prêtres et des Diacres, tel qu'il fut publié par la Convention Générale de cette Église en 1792, contient toutes les choses qui sont nécessaires à cette Consécration et à cette Ordination; et il ne s'y trouve rien qui soit superstitieux et impie. C'est pourquoi nous déclarons que tous ceux qui ont été consacrés ou ordonnés d'après la dite Forme, sont tous consacrés et ordonnés validement, selon l'ordre, et légitimement.

 

37. Du Pouvoir des Magistrats Civils.

Le Pouvoir du Magistrat Civil s'étend à tous les hommes, tant ecclésiastiques que Laïques, dans le domaine du temporel; mais il n'a point d'autorité dans le domaine purement spirituel. Et nous croyons que c'est le devoir de tous les hommes qui professent l'Évangile, de rendre une obéissance respectueuse au Pouvoir Civil, dûment et légitimement constitué.

 

38. Des Biens des Chrétiens, qui ne sont point communs.

Les Chrétiens ne possèdent point leurs Richesses et leurs Biens en commun, à l'égard du droit et du titre qu'ils y ont, ainsi que le prétendent faussement certains Anabaptistes.

Néanmoins chacun devrait, autant qu'il est en son pouvoir, faire libéralement l'aumône aux pauvres, des biens qu'il possède.

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39. Du Serment d'un Chrétien.

Tout en reconnaissant que les Serments vains et téméraires sont défendus aux Chrétiens par notre Seigneur Jésus-Christ, et par Jacques, son Apôtre, nous estimons néanmoins que la Religion Chrétienne ne défend point à un homme de jurer, pour une cause de foi et de charité, lorsque le Magistrat le requiert, pourvu que cela se fasse, selon l'enseignement du Prophète, en justice, en jugement, et en vérité.

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