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SERMON pour le troisième dimanche de l'Avent

1 Corinthiens 4/1-5 ; Matthieu 11/2-10.

 

JEAN-BAPTISTE, le Précurseur.

 

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

 

Les étudiants sérieux le savent et le pratiquent : tout travail sérieux demande une préparation méthodique. Ils établissent un plan, répondant aux cinq questions de base : Qu'est-ce qu'on me demande ? Qu'est-ce que je sais ? Quel est mon point de départ ? Quel sera mon point d'arrivée ? Quelle sera ma démarche pour y arriver ?... Autrement dit, on part du connu pour aller vers l'inconnu. Dieu n'agit pas autrement.

 

L'Évangile de Jésus-Christ ne commence pas par la crucifixion à Golgotha. Il commence par une référence à la Genèse en Jean 1/1-3 : « Au commencement, la Parole existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Tout a été fait par elle et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle ». Christ le confirme en Matthieu 19/4, répondant aux Pharisiens venus l'interroger, « il répondit, et leur dit : N'avez-vous point lu que celui qui les a faits dès le commencement, fit un homme et une femme ? ». Et Jésus poursuit en approuvant tous les prophètes que les Juifs ont massacrés (Luc 11/49-51) : « C'est pourquoi aussi la sagesse de Dieu a dit : Je leur enverrai des Prophètes et des Apôtres, et ils en tueront, et en chasseront. Afin que le sang de tous les Prophètes qui a été répandu dès la fondation du monde, soit redemandé à cette nation. Depuis le sang d'Abel, jusqu'au sang de Zacharie, qui fut tué entre l'autel et le Temple ; oui, je vous dis qu'il sera redemandé à cette nation ». Notez que la sagesse de Dieu, Son Esprit-Saint, avait prévu que Ses prophètes seraient rejetés, car depuis le temps de Noé, l'homme n'a pas changé : il se complaît dans l'égoïsme et la violence ; il est foncièrement méchant, pécheur, depuis Adam jusqu'à maintenant. Mais ceux qui ont été régénérés par le baptême s'efforcent de lutter avec la puissance que Dieu leur donne contre les tentations de toute sorte avec lesquelles les démons s'emploient à les troubler, dans le but de s'assurer de leur présence en enfer. Mais Dieu est plus fort que Satan et Il nous en délivre si nous le Lui demandons (Matthieu 6/13) « Et ne nous induis point en tentation ; mais délivre-nous du mal ». Voilà pour le passé, c'est-à-dire ce qui est connu.

 

Dieu a donc un plan, et Il l'applique depuis le début de la Création jusqu'à la fin du monde. Comme tout discours bien construit commence par une introduction, Jésus est introduit par le dernier et le plus grand prophète de l'Ancien Testament : Jean-Baptiste, fils miraculeux de Zacharie le grand prêtre et de sa femme Élisabeth qui « n'avaient point d'enfants, à cause qu'Élisabeth était stérile ; et qu'ils étaient fort avancés en âge » (Luc 1/7). Or, quel est le message de Jean-Baptiste ? D'abord, il reçoit son message de Dieu Lui-même : (Luc 3/2) « Anne et Caïphe étant souverains Sacrificateurs, la parole de Dieu fut adressée à Jean fils de Zacharie, au désert » ; et que dit cette Parole de Dieu ? La voici (Luc 3/3-9) : « Et il vint dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant le Baptême de repentance, pour la rémission des péchés ; comme il est écrit au Livre des paroles d'Ésaïe le Prophète, disant : La voix de celui qui crie dans le désert, est : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. Toute vallée sera comblée, et toute montagne et toute colline sera abaissée, et les choses tortues seront redressées, et les chemins raboteux seront aplanis ; et toute chair verra le salut de Dieu. Il disait donc à la foule de ceux qui venaient pour être baptisés par lui : Race de vipères, qui vous a avertis de fuir la colère à venir ? Faites des fruits convenables à la repentance, et ne vous mettez point à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis, que Dieu peut faire naître, même de ces pierres, des enfants à Abraham. Or la cognée est déjà mise à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne fait point de bon fruit, s'en va être coupé, et jeté au feu ». Oui, la cognée était déjà mise à la racine des arbres par les soldats romains occupant les royaumes de Juda et d'Israël, pour fabriquer des croix ; et c'est par leur ministère que Christ fut crucifié comme un malfrat, sur une de leurs productions.

 

Notez que le Baptiste ne se contente pas d'appeler à une décision de foi en Dieu. Comme l'apôtre Jacques, il exige un comportement cohérent avec la foi professée, produisant de bons fruits pour le Seigneur. (Jacques 2/17-18) : « De même aussi la foi, si elle n'a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu'un dira : Tu as la foi, et moi j'ai les œuvres. Montre-moi [donc] ta foi sans les œuvres, et moi je te montrerai ma foi par mes œuvres ». Les bons fruits sont la manifestation extérieure de la foi que nous avons à l'intérieur de notre cœur. Autrement ce sont des péchés de généreuse vantardise. Jacques ne nous incite cependant pas à l'activisme mondain puisqu'il nous prévient (Jacques 1/16-17) « Mes frères bien-aimés ne vous abusez point : Tout le bien qui nous est donné, et tout don parfait vient d'en haut, descendant du Père des lumières, par devers lequel il n'y a point de variation, ni d'ombre de changement ». Notre Père du Ciel nous a donné la foi et aussi les bons fruits qui en découlent. Cela ne vient pas de nos efforts, mais de Dieu qui a préparé ces bonnes œuvres afin que nous y marchions. C’est le même soleil qui fait fondre la cire et durcir l’argile. Il en sera de même pour les hommes, au grand jour du jugement. Dieu convertit les prédestinés à Salut et endurcit le cœur des autres. Et ce n'est qu'un commencement, puisque l'Apôtre Jean a prophétisé que « les nations qui auront été sauvées, marcheront à la faveur de sa lumière » (Apocalypse 21/24). Marchons, marchons, mais dans la voie que Dieu nous propose, où Christ nous a devancés, comme l'annonçait Jean-Baptiste. (Luc 3/10-14,18) : « Alors les troupes l'interrogèrent, disant : Que ferons-nous donc ? Et il répondit, et leur dit : Que celui qui a deux robes en donne une à celui qui n'en a point ; et que celui qui a de quoi manger en fasse de même. Il vint aussi à lui des péagers pour être baptisés, qui lui dirent : Maître, que ferons-nous ? Et il leur dit : N'exigez rien au-delà de ce qui vous est ordonné. Les gens de guerre l'interrogèrent aussi, disant : Et nous, que ferons-nous ? Il leur dit : N'usez point de concussion, ni de fraude contre personne, mais contentez-vous de vos gages … Et en faisant plusieurs autres exhortations, il évangélisait au peuple ». Évangéliser, c'est donc appeler à la repentance. Ce n'est pas prêcher le faux Évangile de la prospérité ou de la tolérance indifférente au péché.

 

Et tant qu'à marcher dans la voie de Dieu, mieux vaut ne pas être boiteux ! Or Christ, parlant du même Jean-Baptiste, le déclare Précurseur : (Matthieu 11/13-14) « Car tous les Prophètes et la Loi jusqu'à Jean ont prophétisé. Et si vous voulez recevoir [mes paroles], c'est l’Élie qui devait venir » ; (Matthieu 11/2-11) « Or Jean ayant ouï parler dans la prison des actions de Christ, envoya deux de ses Disciples pour lui dire : Es-tu celui qui devait venir, ou si nous devons en attendre un autre ? Et Jésus répondant, leur dit : Allez, et rapportez à Jean les choses que vous entendez, et que vous voyez. Les aveugles recouvrent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont nettoyés, les sourds entendent, les morts sont ressuscités, et l'Évangile est annoncé aux pauvres. Mais bienheureux est celui qui n'aura point été scandalisé en moi. Et comme ils s'en allaient, Jésus se mit à dire de Jean aux troupes : Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité du vent ? Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu de précieux vêtements ? Voici, ceux qui portent des habits précieux, sont dans les maisons des Rois. Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un Prophète ? oui, vous dis-je, et plus qu'un Prophète. Car il est celui duquel il a été [ainsi] écrit : Voici, j'envoie mon messager devant ta face, lequel préparera ton chemin devant toi. En vérité, je vous dis, qu'entre ceux qui sont nés d'une femme, il n'en a été suscité aucun plus grand que Jean-Baptiste ; toutefois celui qui est le moindre dans le Royaume des cieux, est plus grand que lui ». Comme le Chrétien est reconnaissable à ses bons fruits, Christ est reconnaissable à Ses bonnes œuvres de compassion ; Il guérit et rétablit en bonne santé physique et spirituelle ceux dont le Père n'a pas endurci le cœur. Nous n'avons aucune excuse, et il y a de multiples preuves de la divinité de Jésus-Christ notre Seigneur, de Sa miséricorde et de Sa compassion pour les pécheurs que le Père lui donne à sauver et à ressusciter au dernier jour ; (Jean 6/37-39) : « Tout ce que mon Père me donne, viendra à moi ; et je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi. Car je suis descendu du ciel non point pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Et c'est ici la volonté du Père qui m'a envoyé, que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour ». Tel est le message de Jésus-Christ annoncé par Jean-Baptiste, et telle est notre espérance chrétienne, en Jésus-Christ.

 

Et comme tout devoir d'étudiant doit aboutir à une conclusion, la conclusion de toute la Bible définit le but de notre espérance chrétienne ; elle se trouve en Apocalypse 22/16-17,20-21 : « Moi Jésus, j'ai envoyé mon Ange pour vous confirmer ces choses dans les Églises. Je suis la racine et la postérité de David ; l'étoile brillante du matin. Et l'Esprit et l'Épouse disent : Viens ; que celui aussi qui l’entend, dise : Viens ; et que celui qui a soif, vienne ; et quiconque veut de l'eau vive, en prenne, sans qu'elle ne lui coûte rien … Celui qui rend témoignage de ces choses, dit : Certainement je viens bientôt, Amen ! Oui, Seigneur Jésus, viens ! Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous, Amen ! ».

Tr. Révd Yves Méra, évêque AOC France.

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