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SERMON pour le jour de Noël

Hébreux 1/1-12 ; Jean 1/1-14

 

CHRIST EST NOTRE LUMIÈRE

 

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

 

Qui a éteint la Lumière, pour que nous soyons dans un monde de ténèbres ? L'histoire de la petite fille aux allumettes fut écrite pour nous rappeler que sans lumière et sans feu, nous ne pouvons pas vivre. Or, nous n'avons pas d'allumettes spirituelles. Seul le Saint-Esprit de Dieu peut allumer la lumière de la connaissance de la Parole de Dieu dans notre âme et le feu de la foi dans nos cœurs (Luc 12/49) : « Je suis venu jeter un feu sur la terre ; combien je voudrais qu’il soit déjà allumé ! », dit Jésus. Et Jean-Baptiste l'a annoncé en Matthieu 3/11 : « Moi, je vous baptise d’eau en vue de la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu ».

 

Celui qui vient après Jean-Baptiste n'est pas un homme ordinaire. Jean-Baptiste dit qu'Il est plus puissant que lui ; en fait, Il est tout-puissant ; Il est le Tout-Puissant. Il est la Lumière du monde. Mais savons-nous ce qu'est la lumière ? les scientifiques parlent de vibration ou d'énergie, mais on n'a jamais pu la saisir pour l'analyser, car elle est immatérielle. On ne la voit que si l'on est touché par un de ses rayons, ou de son reflet renvoyé par un objet qu'elle éclaire. On lui connaît deux propriétés essentielles : 1°) La lumière remplit l'Univers ; l'espace nous apparaît noir mais il est traversé par les myriades de rayons de lumière provenant du soleil et des autres étoiles ; 2°) La vitesse de la lumière est constante : rien ni personne ne peut la modifier - et c'est l'une des seules constantes de l'Univers, sinon la seule. Mais sans la lumière et sans son énergie, aucune vie ne serait impossible, et l'Univers serait un Univers de mort, entièrement gelé et stérile.

 

Les Égyptiens et d'autres païens en savaient quelque chose, car ils rendaient un culte au dieu Râ, leur idole du Soleil ; mais leur science n'allait pas jusqu'à distinguer une Personne invisible à l'origine de la Lumière visible : Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de l'Univers. En tant que Dieu tout-puissant, le Créateur est la source de toute énergie, Il est Tout-Puissant. Il est constant comme la Lumière ; Il est éternel, Il est L'Éternel, le seul, l'unique, et le vrai Dieu. Et comme la Lumière, Il remplit l'Univers : Dieu est partout (même si tout n'est pas Dieu).

 

Et non seulement Dieu est partout, mais Il est partout chez Lui. Voilà comment Il peut S'inviter dans le monde et S'incarner dans le sein d'une Vierge pour naître d'une femme comme chacun de nous. Il partage et assume notre humanité, hormis le péché, car Dieu ne saurait désobéir à Sa propre volonté, sans quoi Il ne serait pas Dieu tout-puissant. Et nous n'avons aucun exemple que Dieu ait jamais fait quoi que ce soit contre Sa propre volonté. Rien ni personne ne peut s'opposer à Lui. Ses décrets sont irrévocables.

 

L'apôtre Jean l'affirme : Notre Seigneur mérite ce titre de Seigneur parce qu'Il est la Parole de Dieu, Dieu fait homme, Dieu Lui-même en chair et en os, comme les symboles de la foi des Apôtres et de Nicée-Constantinople le précisent.

 

Dans un langage symbolique, Jean exprime une vérité scientifique au sujet de la Parole de Dieu incarnée, Jésus-Christ (Jean 1/4) : « En elle il y avait la vie, et cette vie était la lumière des êtres humains ». La vie est lumière, c'est à dire énergie pure, comme la lumière. Aujourd'hui, on sait reconstituer un corps humain tout entier, organe par organe, et les lier ensemble. Mais on ne sait pas lui insuffler l'énergie vitale. En réalité, on sait fabriquer un cadavre artificiel, mais c'est tout. Avec l'Intelligence Artificielle, on arrive à produire des robots perfectionnés qui imitent la vie, mais ne sont pas vivants. Si on leur coupe l'énergie électrique, ils s'arrêtent. Ils sont inanimés, comme morts, jusqu'à ce que quelqu'un les rallume. Ceci est encore une image de la Résurrection des corps qui aura lieu au Dernier Jour : Dieu rallumera l'énergie vitale en nous, comme au sixième jour de la Création (Genèse 2/7) : « L’Eternel Dieu façonna l’homme avec la poussière de la terre. Il insuffla un souffle de vie dans ses narines et l’homme devint un être vivant ».

 

Lorsque Christ est conçu par le Saint-Esprit dans le sein de Marie, Lui qui est LE vivant, Il devient un homme semblable à nous, un tout petit bébé couché dans une mangeoire car Il est la nourriture des hommes, la manne céleste qui alimente notre vie spirituelle. Et cette mangeoire est en bois, tout comme la croix sur laquelle il sera finalement cloué comme un vulgaire blasphémateur par ceux qui ne croient pas qu'Il est Dieu le Fils, alors qu'Il en a donné toutes sortes de signes et de preuves, tant en actes qu'en paroles (Jean 3/1-2) : « il y avait parmi les pharisiens un homme du nom de Nicodème, un chef des Juifs. Il vint de nuit trouver Jésus et lui dit : "Maître, nous savons que tu es un enseignant envoyé par Dieu, car personne ne peut faire ces signes miraculeux que tu fais si Dieu n’est pas avec lui." ».

 

L'idée que Dieu tout-puissant pouvait assumer une chair humaine et nous rendre visite pour nous toucher personnellement n'a tout simplement pas traversé l'esprit de Nicodème. En tant que Pharisien, il savait qu'un Sauveur avait été promis à Adam et Ève, et le peuple Hébreu L'attendait depuis plus de quatre mille ans (Genèse 3/15a) : « Je mettrai l’hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t’écrasera la tête et tu lui blesseras le talon ». Jésus-homme est bien un descendant d'Ève par sa mère, Marie, et c'est Lui qui a écrasé la tête du serpent en ressuscitant le troisième jour, ainsi que les prophètes et Christ Lui-même l'avaient annoncé.

 

Christ est donc bien la Lumière capable de chasser les ténèbres de l'empire des morts, le royaume de Satan et de l'Antique serpent. Mais les hommes pécheurs préfèrent les ténèbres à la lumière. Ils choisissent la mort plutôt que la vie. C'est la culture de mort. Il est en effet plus facile de tuer un enfant dans le ventre de sa mère que de le ressusciter ensuite ! Et c'est pourtant ce que Dieu fera, au Jour du Jugement : Ses géniteurs seront alors confrontés à l'enfant qu'ils ont ensemble conçu, ressuscité par Christ, vivant. Et cet enfant dira "Père, pardonne-leur, ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient". Imaginez la tête des parents ! Ils ne sauront pas où se mettre et voudront se cacher, tant ils seront écrasés par l'émotion. Et ils seront jetés en enfer si toutefois ils ne se sont pas repentis tant qu'ils étaient en vie. Ils avaient pourtant le choix de l'abstinence, de la contraception, de l'adoption, ou de garder l'enfant pour l'élever ; soit quatre choix au lieu d'un seul promu par le planning familial : la mort d'un innocent ! Entendez-les crier comme les Juifs au procès de Jésus : "À mort ! Crucifie-le !". Mais Jésus a échappé à ce sort funeste, et même au massacre des saints innocents, "parce que son heure n'était pas encore venue".

 

Mes amis, vous savez maintenant qui a éteint la Lumière venue dans le monde : Il s'agit de Satan et de tous les meurtriers qui exécutent ses quatre volontés, que ces meurtriers soient des hommes ou des femmes. Car un meurtrier fait l'œuvre de Satan, le grand désobéissant, et l'ennemi de Dieu, le destructeur de toute vie. Mais prenez courage : La Lumière est venue dans le monde (Jean 1/9-13) : « Cette lumière était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain. Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle, pourtant le monde ne l’a pas reconnue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont pas accueillie. Mais à tous ceux qui l’ont acceptée, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le droit de devenir enfants de Dieu, puisqu’ils sont nés non du fait de la nature, ni par une volonté humaine, ni par la volonté d’un mari, mais qu’ils sont nés de Dieu ». Dieu choisit Ses élus. Nous autres misérables créatures, n'avons même pas le choix de nous opposer à notre élection - voyez comment Paul fut converti par Christ sur la route de Damas ! (Actes 9/3-4) : « Comme il était en chemin et qu’il approchait de Damas, tout à coup, une lumière qui venait du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre et entendit une voix lui dire : "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?" ». Jésus est bien cette Lumière céleste qui éclaire tout homme, suivant la seule volonté du Père.

 

Et ce même Paul nous décline la véritable identité de ce "petit Jésus", né à Noël dans une crèche (Hébreux 1/2-3) : « Dieu, dans ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils. Il l’a établi héritier de toute chose et c’est par lui aussi qu’il a créé l’univers. Le Fils est le reflet de sa gloire et l’expression de sa personne, il soutient tout par sa parole puissante. Après avoir accompli la purification de nos péchés, il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts ». Pour Paul qui a vu la Lumière émise par Christ comme au jour de la Transfiguration, le "petit Jésus" est en réalité le grand Dieu Sauveur, le Créateur de toutes choses, et le Roi de l'Univers, notre Seigneur et notre Maître, Celui qui nous a rachetés au prix de Son précieux sang - un sang unique, parfait, divin. Paul passe Marie sous silence - il n'en parle pas car son rôle est passif, secondaire dans l'histoire de notre Salut, comme elle le déclare elle-même à l'Ange Gabriel (Luc 1/38) : « Marie dit : "Je suis la servante du Seigneur. Que ta parole s’accomplisse pour moi !" Et l’ange la quitta ».

 

En revanche, Paul ne tarit pas d'éloges ni de qualificatifs glorieux visant le Seigneur Jésus-Christ : Il est Fils de Dieu, supérieur aux anges - et donc supérieur aux hommes - loué et adoré par tous les Anges du ciel (Hébreux 1/5-6) : « En effet, auquel des anges Dieu a-t-il déjà dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils ? Par contre, lorsqu’il introduit le premier-né dans le monde, il dit : Que tous les anges de Dieu se prosternent devant lui ! ». Et la cerise sur le gâteau arrive au verset 8 : « Mais il dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel. Le sceptre de ton règne est un sceptre de justice ». Christ règne sur l'Univers. Il est le Roi des rois, le Seigneur ! Voilà pour sa carte d'identité ; et voici son Curriculum Vitae (v. 10) : « Et c’est toi, Seigneur, qui au commencement as fondé la terre, et le ciel est l’œuvre de tes mains ». À côté de Lui, même un évêque n'est qu'une petite fourmi, un avorton - et c'est ainsi que Paul se désigne lui-même (1 Corinthiens 15/8) : « Après eux tous, il m’est apparu à moi aussi, comme à un avorton ». Oui, Christ bénit les avortons ! Sa compassion précède notre naissance. Nous sommes Ses créatures, depuis notre conception, car Il nous a élus et adoptés dès avant la fondation du monde.

 

Jean confirme notre adoption par notre Père céleste, en dépit de nos imperfections (1 Jean 2/1b-3) : « Si quelqu’un a péché, nous avons un défenseur auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. Si nous gardons les commandements de Christ, nous savons par là que nous l’avons connu » ; et plus loin (1 Jean 3/1-2) : « Voyez quel amour le Père nous a témoigné pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes ! Si le monde ne vous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu, lui. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons un jour n’a pas encore été révélé. Mais nous savons que, lorsque Christ apparaîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est ». Nous sommes pardonnés par la plus haute autorité de l'Univers, si nous avons la foi. Voilà pourquoi il n'y aura pas de Cour d'appel dans le Ciel. Nous serons jugés par le Juste Juge ; Il est omniscient, Il sait tout et Il n'a besoin ni de preuves ni d'aveux pour nous convaincre. Et c'est justement pour cette raison que nous aurions grand tort de ne pas nous repentir dès à présent de chaque péché contre la Loi de Dieu, au lieu de nous entêter vainement dans le mensonge.

 

Mes amis, faisons la lumière dans nos cœurs. Ou plutôt, laissons-nous illuminer par la grâce de Jésus-Christ, venu nous sauver en nous pardonnant tous les péchés pour lesquels nous Lui aurons demandé pardon, dans la foi, dans l'amour (1 Jean 1/9) : « Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de tout mal ».

 

En contemplant en ce temps de Noël la crèche familiale avec son "petit Jésus", mettons-nous bien dans la tête que ce bébé est en réalité notre souverain Juge. Un Juge incorruptible puisqu'Il est éternel, mais un Juge compatissant qui nous pardonne parce qu'Il nous aime, car c'est Lui qui nous a faits (1 Jean 3/5) : « Or, vous le savez, Jésus est apparu pour enlever nos péchés et il n’y a pas de péché en lui ». C'est vrai pour tous ceux qui se repentent et confessent leur péché devant Dieu, en toute sincérité (1 Jean 2/12b) : « … vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom ». C'est aussi le meilleur moyen de progresser dans la sainteté. Soyons prompts à aimer nos frères chrétiens (1 Jean 2/10) : « Celui qui aime son frère reste dans la lumière, et il n’y a en lui rien qui puisse le faire trébucher ». Et surtout, gardons cette merveilleuse espérance de la vie éternelle (1 Jean 2/25) : « Et voici ce qu’il nous a lui-même promis : c’est la vie éternelle ».

 

À Noël, « … les ténèbres se dissipent et la vraie lumière brille déjà » (1 Jean 2/8b). Amen.

Tr. Révd Yves Méra, évêque AOC France.

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