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SERMON pour le deuxième dimanche après Noël

Ésaïe 61/1-3 ; Matthieu 2/19-23

 

ESPÉRER MALGRÉ TOUT

 

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

 

Nul ne peut s'opposer à la volonté du Père. Quand le roi Hérode voulut se débarrasser d'un concurrent annoncé par les trois Mages en tentant de l'éliminer, il a fait massacrer tous les enfants de Bethléem (Matthieu 2/16) : « Quand Hérode vit que les mages l’avaient trompé, il se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans tout son territoire, selon la date qu’il s’était fait préciser par les mages ». Mais c'était peine perdue, car Dieu est intervenu, et Joseph était prévenu (Matthieu 2/13-14) : « Lorsqu’ils furent partis, un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph et dit : "Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte et restes-y jusqu’à ce que je te parle, car Hérode va rechercher le petit enfant pour le faire mourir." Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère et se retira en Égypte ». Joseph, Marie et Jésus ont été épargnés lors du massacre, comme Noé et ses fils ont évité la noyade générale en voguant dans l'Arche préconisée par Dieu, aux jours du Déluge. Jésus a survécu à ce massacre, car Son heure n'était pas encore venue.

 

Et tout comme Noé a finalement atterri sur le mont Ararat, alors que tout espoir de vie semblait perdu, hormis la confiance en Dieu et en Sa parole, Dieu intervient à nouveau en renvoyant Son ange-messager à Joseph (Matthieu 2/19-20) : « Après la mort d’Hérode, un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph, en Égypte, et dit : "Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère et va dans le pays d’Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts." ». Notre Père céleste demande à Joseph de diriger la sainte famille et de "porter la culotte" ; même Marie lui est soumise, et ceux qui font d'elle la médiatrice des grâces de Dieu devraient, s'ils étaient cohérents avec la Bible, passer d'abord par Joseph. Or, ils ne le font pas. Nulle part dans le Nouveau Testament voit-on les Apôtres prier ni Marie ni Joseph. Si cela est exclu pour eux, il doit en être de même pour nous.

 

Et quelle est la réaction de Joseph, s'il vous plaît ? (Matthieu 2/21-22) : « Joseph se leva, prit le petit enfant et sa mère et alla dans le pays d’Israël. Cependant, quand il apprit qu’Archélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti dans un rêve, il se retira dans le territoire de la Galilée ». Non seulement Joseph obéit-il sans discuter, contrairement à Jonas qui s'enfuit aussi loin qu'il le peut de Dieu (Jonas 1/1-3) : « La parole de l’Éternel fut adressée à Jonas, fils d’Amitthaï : "Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle, car sa méchanceté est montée jusqu’à moi." Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la présence de l’Éternel. Il descendit à Jaffa, et il trouva un bateau qui allait à Tarsis. Il paya le prix du transport et s’embarqua pour aller avec les passagers à Tarsis, loin de la présence de l’Éternel », mais Jonas ose critiquer Dieu en Lui opposant de faux prétextes à son manque de foi (Jonas 4/1-2) : « Jonas le prit très mal et fut irrité. Il pria l’Éternel en disant : "Ah! Eternel, n’est-ce pas ce que je disais quand j’étais encore dans mon pays ? C’est ce que je voulais éviter en fuyant à Tarsis. En effet, je savais que tu es un Dieu de grâce et de compassion, lent à la colère et riche en bonté, et qui regrettes le mal que tu envoies ». Mais l'Éternel-Dieu n'accepte aucune excuse. Cependant, il est assez souple quand un homme se sert de l'intelligence que Dieu lui donne et que la Bible appelle la Sagesse divine. Le roi Salomon en a reçu une belle part, au point que la reine de Séba est venue en visite officielle à Jérusalem pour l'écouter (1 Rois 10/1-7) : « La reine de Séba apprit quelle était la réputation de Salomon, à la gloire de l’Éternel, et elle vint pour le mettre à l’épreuve par des énigmes. Elle arriva à Jérusalem avec une suite très nombreuse, avec des chameaux chargés d’aromates, d’or en très grande quantité et de pierres précieuses. Elle se rendit auprès de Salomon et lui exposa toutes ses réflexions. Salomon répondit à toutes ses questions ; il n’y eut aucun mystère pour le roi : il lui expliqua tout. La reine de Séba vit toute la sagesse de Salomon, le palais qu’il avait construit, les plats servis à sa table, le lieu d’habitation de ses serviteurs, les fonctions et les tenues de ceux qui le servaient, ses responsables des boissons ainsi que les holocaustes qu’il offrait dans la maison de l’Éternel. Elle en eut le souffle coupé et dit au roi : "C’était donc vrai, ce que j’ai appris dans mon pays au sujet de ta situation et de ta sagesse ! Je ne le croyais pas avant de venir et de le voir de mes yeux. Et l’on ne m’en avait même pas raconté la moitié ! Tu as plus de sagesse et de prospérité que je ne l’avais appris par la rumeur ».

 

En fait de sagesse, Joseph se contente de la prudence populaire "chat échaudé craint l'eau froide". Il se méfie des rois de Judée et s'installe à Nazareth, en Galilée. Il a tout de même bénéficié d'un coup de pouce de la part du Père (Matthieu 2/22-23) : « Cependant, quand il apprit qu’Archélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti dans un rêve, il se retira dans le territoire de la Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth, afin que s’accomplisse ce que les prophètes avaient annoncé : "Il sera appelé nazaréen." ». La prudence de Joseph lui inspire la peur, mais pas la solution, qui lui est soufflée par Dieu. Sans l'Éternel qui nous parle dans la Bible, nous ne savons rien et nous ne pouvons rien faire de bon.

 

Dieu sait si bien mener son monde par le bout du nez, quand il le faut, qu'Il dirige Joseph de façon à ce que Sa Parole divine s'accomplisse immanquablement. Si les prophètes ont dit de la part de Dieu que notre Seigneur Jésus-Christ « sera appelé Nazaréen » bien que né à Bethléem, alors le même Dieu fera en sorte que Sa parole s'accomplisse, quoi qu'il arrive et quoi qu'il en coûte. C'est sur cette assurance inébranlable, éternelle et permanente, que nous fondons notre espérance et notre confiance en la Parole de Dieu, laquelle est infaillible parce que Dieu est tout-puissant. Il dit et Il fait, contrairement aux politiciens mondains et démagogues qui disent et ne font pas, ou font tout le contraire de ce qu'ils promettent.

 

Et en effet, le prophète Ésaïe avait annoncé la venue d'un Sauveur qui rendrait la liberté aux opprimés, et la joie aux déprimés et aux endeuillés (Ésaïe 61/1-2) : « L’Esprit du Seigneur, de l’Éternel, est sur moi parce que l’Éternel m’a consacré par onction pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux déportés la liberté et aux prisonniers la délivrance, pour proclamer une année de grâce de l’Éternel et un jour de vengeance de notre Dieu, pour consoler tous ceux qui sont dans le deuil ». Le projet de Dieu n'est pas d'opérer une révolution, mais de rétablir la justice et Son bon droit. Certes, par ce rétablissement de la justice, il fait du bien aux hommes de ce monde. Toutefois, Dieu ne S'arrête pas là ; Sa volonté vise bien plus haut, car Dieu entend Se glorifier par Ses œuvres, et Il attend de chacun qu'il Le glorifie, sur terre comme dans le Ciel : Dieu envoie Son Fils unique engendré « pour mettre, pour donner aux habitants de Sion en deuil une belle parure au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un costume de louange au lieu d’un esprit abattu. On les appellera alors "térébinthes de la justice", "plantation de l’Éternel destinée à manifester sa splendeur." » (Ésaïe 61/3).

 

En faisant du bien aux hommes, Dieu mérite et S'attire leur louange ; mais cette louange n'est pas imposée de l'extérieur sous peine de mort comme dans le cas de Nebucadnetsar (Daniel 3/1-6) : « Le roi Nebucadnetsar fit une statue en or, haute de 30 mètres et large de 3 mètres. Il la dressa dans la vallée de Dura, dans la province de Babylone. Le roi Nebucadnetsar fit rassembler les administrateurs, les intendants, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les jurisconsultes, les juges et tous les magistrats des provinces pour qu’ils se rendent à la dédicace de la statue qu’il avait dressée. Alors les administrateurs, les intendants, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les jurisconsultes, les juges et tous les magistrats des provinces se rassemblèrent pour la dédicace de la statue que le roi Nebucadnetsar avait dressée. Ils se tinrent debout devant la statue que Nebucadnetsar avait dressée. Un héraut cria à pleine voix : "Voici ce qu’on vous ordonne, peuples, nations, hommes de toute langue : au moment où vous entendrez le son de la trompette, de la flûte, de la guitare, de la petite et de la grande harpes, de la cornemuse et des instruments de musique de toute sorte, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d’or que le roi Nebucadnetsar a dressée. Si quelqu’un ne se prosterne pas et ne l’adore pas, il sera jeté à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente." ». Bigre ! Cela fait froid dans le dos !

 

La louange que Dieu attend de nous vient du cœur. Elle est un élan libre et spontané de reconnaissance sincère pour les bienfaits de Dieu, qui, contrairement à Nebucadnetsar et à sa menace du feu de l'enfer, veut nous en sauver. Christ Lui-même a subi l'enfer de la Croix afin de nous éviter d'être jetés dans la fournaise de la Géhenne - la vallée qui servait de dépotoir aux habitants de Jérusalem, et dont le feu ne s'éteignait jamais, alimenté par les braises qu'on y jetait, provenant des foyers domestiques qu'on vidait chaque soir par mesure de sécurité. Loin de cela, notre louange à Dieu a pour but de « manifester sa splendeur », comme le dit Ésaïe en 61/3, déjà cité.

 

Et quels sont ces bienfaits dont nous sommes redevables à notre Père du Ciel ? En voici une liste non-limitative (car Dieu s'adresse à chacun de nous en particulier, en fonction de notre vécu).

  1. Nous connaissons le seul vrai Dieu, Notre Père céleste, et nous recevons une part de Sa Sagesse infinie en lisant la Bible, comme la Reine de Séba venue écouter Salomon.

  2. Nous évitons la seconde mort et l'enfer éternel, comme Noé a échappé au Déluge, ou comme Lot fut épargné lors de la destruction de Sodome, lui aussi averti par Dieu et ses messagers, ou comme l'enfant Jésus conduit en Égypte par Joseph qui lui évitait ainsi d'être massacré avec les Saints Innocents.

  3. Nous avons l'espérance du Salut promis par Dieu à ceux qui croient (Jean 5/24) : « ».

  4. Nous somme fous de joie et de reconnaissance pour ce Salut que nous n'avons pas mérité, mais que notre Seigneur Jésus-Christ nous a acquis en S'incarnant, en Se sacrifiant et en mourant sur une méchante croix à notre place.

  5. Nous sommes justifiés et glorifiés par l'Éternel-Dieu, le Tout-Puissant, et nous participons dès à présent avec les Anges à Sa louange céleste et éternelle, car nous reconnaissons qu'Il est le Bien suprême et la source de toute bonté, nous qui étions aussi méchants que les autres, sinon pires, tel Saul/Paul le persécuteur des Chrétiens, converti par Christ sur la route de Damas, jusqu'à ce que Dieu nous fasse la grâce de la foi en Sa Parole de Vie. Et cette vie n'est pas seulement une survie, comme dans le cas de Noé ou de Lot, mais une super-vie dans un monde supraterrestre - surnaturel - qui déborde sur cette terre, en touchant le cœur des véritables croyants, les élus du Père.

  6. Nous sommes adoptés par le Père, et cohéritiers avec Christ de tout ce qui Lui appartient, c'est-à-dire de toute la Création. Que pouvons-nous espérer de mieux, de plus grand, de plus glorieux ? Quel héritage pourrait être plus généreux que toute la Création, avec tout ce qu'elle contient ?

 

Que pouvons-nous espérer de plus ? Une seule condition nous est imposée pour en bénéficier : il nous faut naître de nouveau, par la foi (1 Jean 5/1a) : « Quiconque croit que Jésus est le Messie est né de Dieu… ». Même un tétraplégique peut croire et être sauvé par Dieu ! Et Jésus ne S'est pas contenté de guérir des paralytiques, mais Il les a sauvés du feu de la Géhenne (Matthieu 9/2b) : « Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : "Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés." ». Notez en passant que Notre Seigneur Jésus-Christ l'appelle "mon enfant", car il vient de naître de nouveau et dans le livre de Vie qui est l'État-civil des citoyens du Royaume de Dieu, son nom vient d'être gravé, pour l'éternité.

 

Mes amis, comme Noé, Lot, Daniel et beaucoup d'autres, nous pouvons avoir à vivre des moment difficiles, voire insurmontables à vue humaine ; et le pire est sans doute à venir. Mais notre Père du Ciel veille sur Ses enfants « … comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes … » (Luc 13/34). N'ayons donc pas peur des événements, mais craignons Dieu, respectons Ses Commandements et louons-Le pour ce qu'Il est, et pas seulement pour le bien qu'Il nous fait. Nous devons espérer, louer et adorer notre Seigneur Jésus-Christ car Il en est digne, Lui seul (Apocalypse 5/11-14a) : « Je regardai et j’entendis la voix de nombreux anges rassemblés autour du trône, des êtres vivants et des anciens ; ils étaient des myriades de myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte : "L’Agneau qui a été offert en sacrifice est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la louange." Toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, tous les êtres qui s’y trouvent, je les entendis s’écrier : "A celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau soient la louange, l’honneur, la gloire et la domination, aux siècles des siècles !" Les quatre êtres vivants répondaient : "Amen !" ».

 

Il n'y a rien d'autre à ajouter.

 

Tr. Révd Yves Méra, évêque AOC France.

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