SERMON pour le premier dimanche après l'Épiphanie
Romains 12/1-5 ; Luc 2/41-52
JÉSUS à 12 ANS
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
Depuis la naissance de Jésus, bien des choses se sont passées : Il fut circoncis le huitième jour, conformément à la Loi de Moïse (Luc 2/21-24 : « Quand les huit jours furent accomplis pour circoncire l'enfant, alors son nom fut appelé JÉSUS, lequel avait été nommé par l'Ange, avant qu'il fût conçu dans le ventre. Et quand les jours de la purification de [Marie] furent accomplis selon la Loi de Moïse, ils le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, (selon ce qui est écrit dans la Loi du Seigneur : Que tout mâle premier-né sera appelé saint au Seigneur.) Et pour offrir l'oblation prescrite dans la Loi du Seigneur, [savoir] une paire de tourterelles, ou deux pigeonneaux ») ; Il a reçu l'hommage des Trois Mages païens, venus d'Orient (Matthieu 2/1-2 : « Or Jésus étant né à Bethléem, [ville] de Juda, au temps du Roi Hérode, voici arriver des Sages d'Orient à Jérusalem. En disant : Où est le Roi des Juifs qui est né ? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer ») ; Il a fui en Égypte pour échapper au massacre des saints Innocents (Matthieu 2/13-18 : « Or après qu'ils se furent retirés, voici, l'Ange du Seigneur apparut dans un songe à Joseph, et lui dit : Lève-toi, et prends le petit enfant, et sa mère, et t'enfuis en Égypte, et demeure là, jusqu'à ce que je te le dise ; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire mourir. Joseph donc étant réveillé, prit de nuit le petit enfant, et sa mère, et se retira en Égypte. Et il demeura là jusques à la mort d'Hérode ; afin que fût accompli ce dont le Seigneur avait parlé par un Prophète, disant : J'ai appelé mon Fils hors d'Égypte. Alors Hérode voyant que les Sages s'étaient moqués de lui, fut fort en colère, et il envoya tuer tous les enfants qui étaient à Bethléem, et dans tout son territoire ; depuis l'âge de deux ans, et au-dessous, selon le temps dont il s'était exactement informé des Sages. Alors fut accompli ce dont avait parlé Jérémie le Prophète, en disant : On a ouï à Rama un cri, une lamentation, des plaintes, et un grand gémissement : Rachel pleurant ses enfants, et n'ayant point voulu être consolée de ce qu'ils ne sont plus ») ; Il y est resté 7 années ; Il est rentré d'Égypte, Hérode étant mort (Matthieu 2/19-22 : « Mais après qu'Hérode fut mort, voici, l'Ange du Seigneur apparut dans un songe à Joseph, en Égypte, et [lui] dit : Lève-toi, et prends le petit enfant, et sa mère, et t'en va au pays d'Israël ; car ceux qui cherchaient à ôter la vie au petit enfant sont morts. Joseph donc s'étant réveillé, prit le petit enfant et sa mère, et s'en vint au pays d'Israël. Mais quand il eut appris qu'Archélaüs régnait en Judée, à la place d'Hérode son père, il craignit d'y aller ; et étant divinement averti dans un songe, il se retira en Galilée ») ; Il a vécu à Nazareth (Matthieu 2/23) : « Et y étant arrivé, il habita dans la ville appelée Nazareth ; afin que fût accompli ce qui avait été dit par les Prophètes : il sera appelé Nazarien ») ; et Il est resté à Nazareth avec ses parents, Marie et Joseph, pratiquant avec eux la religion d'Israël : Shabbat du vendredi soir au samedi soir ; Synagogue le samedi matin ; jeûne les mardis et vendredis ; prière quotidienne du Shema Israël et des Psaumes, matin, midi et soir ; pèlerinage de Pâques à Jérusalem, chaque année (Luc 2/41) : « Or son père et sa mère allaient tous les ans à Jérusalem à la fête de Pâque » ; observance des Dix Commandements et probablement des 613 autres règles ajoutées par les chefs des Juifs ; catéchisme israélite ; apprentissage de la menuiserie ; sans oublier les jeux avec ses amis et les visites à ses cousins : Jean-Baptiste, fils d'Elizabeth ; et Jean l'Évangéliste, fils de Salomé, la sœur de Marie.
Et à 12 ans, le revoici à Jérusalem (Luc 2/42) : « Et quand il eut atteint l'âge de douze ans, étant montés à Jérusalem selon la coutume de la fête », pour la fête de la Pâque où un agneau est sacrifié dans le Temple, en souvenir de ceux mangés par le peuple hébreu la veille de leur libération d'Égypte, en passant par la Mer Rouge (Exode 12/1-15) : « Or l'Éternel avait parlé à Moïse et à Aaron au pays d'Égypte, en disant : Ce mois-ci vous sera le commencement des mois, il vous sera le premier des mois de l'année. Parlez à toute l'assemblée d'Israël, en disant : qu'au dixième [jour] de ce mois, chacun d'eux prenne un petit d'entre les brebis ou d'entre les chèvres, selon les familles des pères, un petit, [dis-je], d'entre les brebis ou d'entre les chèvres, par famille. Mais si la famille est moindre qu'il ne faut pour [manger] un petit d'entre les brebis ou d'entre les chèvres, qu'il prenne son voisin qui est près de sa maison, selon le nombre des personnes ; vous compterez combien il en faudra pour manger un petit d'entre les brebis ou d'entre les chèvres, ayant égard à ce que chacun de vous peut manger. Or le petit d'entre les brebis ou d'entre les chèvres sera sans tare, [et sera un] mâle, ayant un an ; vous le prendrez d'entre les brebis, ou d'entre les chèvres. Et vous le tiendrez en garde jusqu'au quatorzième jour de ce mois, et toute la congrégation de l'assemblée d'Israël l'égorgera entre les deux vêpres. Et ils prendront de son sang, et le mettront sur les deux poteaux, et sur le linteau de la porte des maisons où ils le mangeront. Et ils en mangeront la chair rôtie au feu cette nuit-là ; et ils la mangeront avec des pains sans levain, [et] avec des herbes amères. N'en mangez rien à demi cuit, ni qui ait été bouilli dans l'eau, mais qu'il soit rôti au feu, sa tête, ses jambes, et ses entrailles. Et n'en laissez rien de reste jusques au matin, mais s'il en reste quelque chose jusqu'au matin, vous le brûlerez au feu. Et vous le mangerez ainsi ; vos reins seront ceints, vous aurez vos souliers en vos pieds, et votre bâton en votre main, et vous le mangerez à la hâte. C'est la Pâque de l'Éternel. Car je passerai cette nuit-là par le pays d'Égypte, et je frapperai tout premier-né au pays d'Égypte, depuis les hommes jusques aux bêtes, et j'exercerai des jugements, sur tous les dieux de l'Égypte ; je suis l'Éternel. Et le sang vous sera pour signe sur les maisons dans lesquelles vous serez, car je verrai le sang, et je passerai pardessus vous, et il n'y aura point de plaie à destruction parmi vous, quand je frapperai le pays d'Égypte. Et ce jour-là vous sera en mémorial, et vous le célébrerez comme une fête solennelle à l'Éternel en vos âges ; vous le célébrerez comme une fête solennelle, par ordonnance perpétuelle. Vous mangerez pendant sept jours des pains sans levain, et dès le premier jour vous ôterez le levain de vos maisons ; car quiconque mangera du pain levé, depuis le premier jour jusques au septième, cette personne-là sera retranchée d'Israël ». Et c'est au cours d'une de ces Pâques juives que Christ fut sacrifié, tel un agneau pascal sans tache, afin de nous racheter de l'enfer où nos péchés nous conduisaient. Nous célébrons ces deux Pâques judéo-chrétiennes chaque dimanche, et spécialement une fois par mois, avec la sainte Communion.
Par une négligence biblique, ni Marie ni Joseph ne se sont inquiétés de ne pas le voir (Luc 2/43) : « Et s'en retournant après avoir accompli les jours [de la Fête], l'enfant Jésus demeura dans Jérusalem ; et Joseph et sa mère ne s'en aperçurent point ». Notez que le texte précise « l'enfant Jésus », signifiant par là qu'il était sous la responsabilité de ses parents et leur devait obéissance. Mais qui est le vrai Père de l'enfant Jésus ? À 12 ans, Jésus pratique déjà ce que Pierre déclarera aux chefs des Juifs (Actes 5/29) : « il faut plutôt obéir à Dieu qu'aux hommes ». Surtout, en obéissant à Son Père du Ciel, Jésus affirme qu'il est le Fils unique engendré du Père, surnaturellement supérieur à Joseph.
Combien d'enfants croyants sont morts sous les coups pour avoir échappé à leurs parents et s'être rendu en cachette à la messe ou au catéchisme, contre leur volonté parentale ? Jésus ne fit pas autrement, et Lui aussi est mort sous les coups de Ses bourreaux païens, de par la volonté des chefs de Sa propre religion.
(Luc 2/46) : « Or il arriva que trois jours après ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des Docteurs, les écoutant, et les interrogeant ». Notez que Jésus disparaît pendant trois jours, comme Jonas, et qu'Il est ressuscité le troisième jour ; ce n'est pas un hasard, mais une constante biblique. (Luc 2/47) : « Et tous ceux qui l'entendaient s'étonnaient de sa sagesse et de ses réponses ». Jésus est la Sagesse personnifié, incarnée, et Se révèle comme Dieu en expliquant Sa Parole aux Docteurs de la Loi. À 12 ans, rendez-vous compte ! Il n'a pas encore fait Sa Bar-Mitsvah ! Et Jésus Se justifie en Se déclarant Fils du Père éternel : (Luc 2/49) : « Et il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être [occupé] aux affaires de mon Père ? … (v. 50) : Mais ils ne comprirent point ce qu'il leur disait ». Ni Joseph, ni Marie ne comprenaient ce que le petit Jésus leur disait. Marie est dépassée, comme elle l'était déjà lors de la naissance de Jésus (Luc 2/19) : « Et Marie gardait soigneusement toutes ces choses, et les repassait dans son esprit ». Marie a accouché d'un surdoué, un HPI, qui est son maître (Luc 1.39) : « Et Marie dit : Voici la servante du Seigneur ; qu'il me soit fait selon ta parole ! ». Marie est la servante de la Parole de Dieu faite chair en son propre fils… Ne lui attribuons pas un rôle qu'elle n'a pas, et qui est opposé à celui qu'elle tient dans la Bible. Elle se tait, comme toute femme juive, parce que les femmes n'ont pas accès à l'instruction, et ne sont pas autorisées à prêcher dans l'Église : (1 Corinthiens 14/34) : « Que les femmes qui sont parmi vous se taisent dans les Églises ; car il ne leur est point permis de parler ».
(Luc 2/51-52) : « Alors il descendit avec eux, et vint à Nazareth ; et il leur était soumis ; et sa mère conservait toutes ces paroles-là dans son cœur. Et Jésus s'avançait en sagesse, et en stature, et en grâce, envers Dieu et envers les hommes ». Jésus a deux pères. À Jérusalem, il est Fils de Dieu (Matthieu 26/63) : « Et le souverain Sacrificateur prenant la parole, lui dit : Je te somme par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui dit : Tu l'as dit », le roi des Juifs (Matthieu 27/11) : « Or Jésus fut présenté devant le Gouverneur, et le Gouverneur l'interrogea, disant : Es-tu le Roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Tu le dis ». Mais à Nazareth, Jésus est soumis à Joseph, son père adoptif (Marc 6/1-5) : « Puis il partit de là, et vint en son pays ; et ses Disciples le suivirent. Et le jour du Sabbat étant venu, il se mit à enseigner dans la Synagogue ; et beaucoup de ceux qui l'entendaient, étaient dans l'étonnement, et ils disaient : D'où viennent ces choses à celui-ci ? Et quelle est cette sagesse qui lui est donnée ; et que même de tels prodiges se fassent par ses mains ? Celui-ci n'est-il pas charpentier ? Fils de Marie, frère de Jacques, et de Joses, et de Jude, et de Simon ? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? Et ils étaient scandalisés à cause de lui. Mais Jésus leur dit : Un Prophète n'est sans honneur que dans son pays, et parmi ses parents et ceux de sa famille. Et il ne put faire là aucun miracle, sinon qu'il guérit quelque peu de malades, en leur imposant les mains ».
La demeure de Dieu est à Jérusalem. Pas à Nazareth où Jésus a mené une vie humble, discrète, cachée. Mais Il s'est révélé Jésus-Dieu Sauveur en montant à Jérusalem, chez Son Père céleste : (Joël 3/20-21) : « Mais la Judée sera habitée éternellement, et Jérusalem d'âge en âge. Et je nettoierai leur sang que je n'avais point nettoyé ; car l'Éternel habite en Sion ». Il ne fait pas la confusion entre ses deux pères. Christ a bien deux natures différentes - divine et humaine - et il passe sans arrêt de l'une à l'autre. Cela surprend ses auditeurs, et nous avec ; mais c'est ainsi que nous sommes à la fois saints et pécheurs, enfants de Dieu et fils d'Adam et d'Ève.
Christ « est venu chez soi ; et les siens ne l'ont point reçu ; mais à tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être faits enfants de Dieu, [savoir] à ceux qui croient en son Nom » (Jean 1/11-12). Prions pour nos enfants, afin qu'ils comprennent cela, comme nous le faisons en ce moment, et se découvrent non seulement fils et filles d'Adam, mais aussi enfants de Dieu, adoptés par le Père, avec le Saint-Esprit en nous, et nous en Jésus-Christ notre unique Seigneur et Sauveur. Amen.
Tr. Révd Yves Méra, évêque AOC France