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UN SACRIFICE DÉRAISONNABLE​

SERMON pour le Dimanche des Rameaux

Traduction d’une méditation biblique éditée par le Très Révérend Jerry L. OGLES,

Docteur en Théologie et évêque métropolite de l’Anglican Orthodox Church.

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COLLECTE : « Dieu éternel et tout-puissant, qui as tellement aimé le monde, que tu as envoyé ton fils Jésus-Christ, notre Sauveur, pour prendre sur lui notre chair, et pour souffrir la mort sur la croix, afin que tous les hommes suivent l’exemple de sa profonde humilité ; accorde-nous la grâce dans ta miséricorde d’imiter sa patience, et d’avoir part à sa résurrection ; par ce même Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen. ».

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La Bible est peuplée de hautes collines solitaires qui se dressent majestueusement au-dessus des dunes et des déserts où règne le péché. Celle que nous abordons aujourd’hui en contemplant la crucifixion imminente de Christ est la grande montagne de la grâce et de la miséricorde : Le Calvaire ; la montagne de la miséricorde imméritée et de la grâce pour les élus de Dieu. Ce sacrifice a été préfiguré par celui d’Isaac avec Abraham, sur la même chaîne de montagnes que le Calvaire. Ces collines de la grâce de Dieu sont comme les empreintes de pas de la promesse qui grandit au point de culminer sur un Everest, au Calvaire. Le sacrifice de Christ est la consommation de toutes les prophéties de Dieu visant la rédemption, le Salut et l’apaisement de la colère de Dieu. C’est l’acte final qui a ouvert les vannes de la miséricorde et la fontaine de la Vie éternelle pour tous ceux qui ont la foi.

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Il n’y a rien de raisonnable dans le sacrifice de Christ. Il est venu répandre Son sang de Vie pour ceux qui étaient Ses ennemis et ceux de Son Père. Comme nos pères ont escaladé chaque montagne de la grâce et de la prophétie, leur perspective englobait une claire vision de la montagne ultime, la plus haute de toutes, apparaissant au-delà de la crête de celle qui la précédait. L’événement du mont Moriah sur lequel Abraham a failli sacrifier Isaac était le prélude du sacrifice complet de Christ. Tout comme Moïse a pu voir l’accomplissement de la Promesse depuis le mont Nebal : La Terre Promise. C’est la foi d’Abraham, Moïse et d’autres dans l’accomplissement et les bénédictions du Salut qui faisait de la réalité de la rédemption un fait connu des siècles avant qu’il ne se produise.

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En commençant cette semaine sainte, il ne fera pas de mal à notre âme de repasser les événements significatifs de la semaine, dans l’ordre chronologique :

L’entrée de Jésus à Jérusalem, le jour du Seigneur. « Le lendemain une grande quantité de peuple qui était venu à la Fête, ayant ouï dire que Jésus venait à Jérusalem… » (Jean 12.12). C’était le jour où l’Agneau Pascal devait être mis de côté en vue de son sacrifice la veille de la Pâque. En vérité, la venue de Christ à Jérusalem pour y être gardé jusqu’au 14 du mois de Nisan fait partie de la Pâque de Christ. « Ôtez donc le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain ; car Christ, notre Pâque, a été sacrifié pour nous. C'est pourquoi faisons la fête, non point avec le vieux levain, ni avec un levain de méchanceté et de malice, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité. » (1 Corinthiens 5.7-8). Le pain sans levain que nous servons à Pâque représente la vérité et la sincérité de Christ, notre Pâque.

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Il est intéressant de noter la nature tordue et méchante de l’homme : Les mêmes qui criaient Hosanna quand Jésus est entré à Jérusalem ont ensuite crié « Crucifie-le », à peine quatre jours après.

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« Le lendemain une grande quantité de peuple qui était venu à la Fête, ayant ouï dire que Jésus venait à Jérusalem, prirent des rameaux de palmes, et sortirent au-devant de lui, et ils criaient : Hosanna ! Béni soit le Roi d'Israël qui vient au Nom du Seigneur ! Et Jésus ayant recouvré un ânon, s'assit dessus, suivant ce qui est écrit : Ne crains point, fille de Sion ; voici, ton Roi vient, assis sur le poulain d'une ânesse » (Jean 12.12-15).

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Christ a chevauché jusque dans Jérusalem, monté sur un ânon pour exprimer son humilité. Il avait déjà voyagé jusqu’à Bethléem sur un âne, juste avant de naître. Arrivé à la fin de Sa vie, Il monte à nouveau un âne pour entrer à Jérusalem. Le peuple jette des branches de palmier devant Lui en criant « Hosanna », un mot hébraïque qui signifie ‘regarde-nous et sauve-nous’. Voilà pourquoi nous appelons ce jour le Dimanche des Rameaux. C’est le jour où nous entamons, comme Christ, la Semaine Sainte, laquelle prépare notre Pâque en Christ, comme les Hébreux avaient préparé leur libération d’Égypte.

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Les chefs Juifs étaient verts de rage en voyant comment le peuple honorait Christ. Ils auraient pu prendre part à la fête, mais ils ont choisi d’être le camp des ténèbres et de la haine. « Sur quoi les Pharisiens dirent entre eux : Ne voyez-vous pas que vous n'avancez en rien ? Voici, le monde va après lui » (Jean 12.19). Dans leur cœur, ils ont alors conçu le projet de détruire la source de leur angoisse : Christ-Jésus. Le diable, comme tous les gouvernements, ne tolère aucune opposition.

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Jésus a observé le repas de la Pâque, le soir de Son arrestation par les Juifs dans le jardin de Gethsémané. Il a servi le repas à judas et aux disciples, sachant d’avance que les disciples L’abandonneraient et que Judas le trahirait par un baiser. Comme Marie-Madeleine a anticipé Sa Passion sans le savoir en arrosant Ses pieds avec un parfum de grand prix, Christ accomplit un geste d’humilité en lavant les pieds de Ses disciples, lors du repas de la Pâque.

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La veille de Sa crucifixion, le Seigneur est allé au jardin de Gethsémané pour prier. Il prit avec Lui ses trois plus proches disciples : Pierre, Jacques et Jean, qui se virent incapables de veiller, même au pire moment de la vie de Christ. Nous non plus, nous ne pouvons pas maintenir notre attention sur la Parole, la plupart du temps, même pendant le sermon. Comme nous sommes inconstants et vains !

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Quand les soldats Juifs sont venus au jardin pour arrêter Jésus, Son identité fut dénoncée par Judas qui est allé L’embrasser sur la joue, trahissant ainsi le Seigneur de gloire par ce baiser. « Et comme il parlait encore, voici une troupe, et celui qui avait nom Judas, l'un des douze, vint devant eux, et s'approcha de Jésus pour lui donner un baiser. Et Jésus lui dit : Judas, trahis-tu le Fils de l'homme par un baiser ? » (Luc 22.47-48). Cette trahison comportait des répercussions éternelles pour Judas, et pour nous aussi.

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Le courageux Pierre tira son épée et trancha l’oreille d’un des gardes. S’il se montrait très courageux en présence de Christ, il était beaucoup moins brave une fois séparé de Lui, au point de Le renier trois fois au cours de la même nuit, à sa honte.

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Christ (le véritable Grand Prêtre) fut emmené au Grand Prêtre des Juifs où il fut moqué, battu et ridiculisé. Blasphémé, il vit le Sanhédrin oser soumettre à un interrogatoire le Fils de Dieu. Après avoir porté de fausses accusations contre Lui, ils L’ont conduit à Pilate, le Proconsul romain, qui se montra assez politiquement correct. Il ne trouva rien à reprocher à Christ, mais il voulait se débarrasser de la patate chaude en L’envoyant à Hérode, qui s’est également moqué de Lui et L’a humilié, avant de le renvoyer à Pilate. Le roi Hérode et le Proconsul avait été jusque-là des ennemis acharnés, mais ils devinrent amis sur le dos de Christ. Les enfants du diable s’unissent toujours pour s’opposer à Dieu.

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Pour être honnête, même Ponce Pilate, un païen, a tenté de libérer Jésus, mais dès qu’il a tenté de le faire, les Juifs se sont mis en colère contre lui et ont menacé de l’accuser de trahir César.

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Pilate, selon une tradition bien établie de libérer un prisonnier pour la Pâque, proposa de libérer Christ. Mais les chefs Juifs ne voulaient rien entendre. Ils ont demandé que Barabbas, un criminel dépravé, soit libéré à sa place. Laissez-moi vous dire ici et maintenant que Barabbas représente chacun de nous. Grâce à la mort de Christ, à Sa résurrection et à Son ascension, nous tous, qui étions des délinquants contre Dieu et les hommes, nous avons été libérés, Christ prenant sur Lui la peine que nous méritions.

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Veuillez bien noter cette décision politique du pauvre couard Pilate : « Alors Pilate ayant appelé les principaux Sacrificateurs, et les Gouverneurs, et le peuple, il leur dit : Vous m'avez présenté cet homme comme soulevant le peuple ; et voici, l'en ayant fait répondre devant vous, je n'ai trouvé en cet homme aucun de ces crimes dont vous l'accusez ; ni Hérode non plus ; car je vous ai renvoyés à lui, et voici, rien ne lui a été fait [qui marque qu'il soit] digne de mort. Quand donc je l'aurai fait fouetter, je le relâcherai. Or il fallait qu'il leur relâchât quelqu'un à la fête. Et toutes les troupes s'écrièrent ensemble, disant : Ôte celui-ci, et relâche-nous Barabbas ; qui avait été mis en prison pour quelque sédition faite dans la ville, avec meurtre. Pilate donc leur parla encore, voulant relâcher Jésus. Mais ils s'écriaient, disant : Crucifie, crucifie-le ! Et il leur dit pour la troisième fois, Mais quel mal a fait cet homme ? Je ne trouve rien en lui qui soit digne de mort ; l'ayant donc fait fouetter, je le relâcherai. Mais ils insistaient à grands cris, demandant qu'il fût crucifié ; et leurs cris et ceux des principaux Sacrificateurs se renforçaient. Alors Pilate prononça que ce qu'ils demandaient, fût fait. Et il leur relâcha celui qui pour sédition et pour meurtre avait été mis en prison, et lequel ils demandaient ; et il abandonna Jésus à leur volonté. » (Luc 23.13-25).

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Christ a donc été fouetté de verges, torturé et livré à la crucifixion ; une couronne d’épines lui fut enfoncée sur la tête pour se moquer de Sa prétention à être le Fils de Dieu.

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Il a été jeté hors les murs de Jérusalem, comme le fils du propriétaire de la vigne. Sur cette voie douloureuse, Il a porté Sa lourde croix – la croix qui nous était destinée à tous. Il a monté le chemin du Golgotha jusqu’au sommet du Calvaire et fut crucifié entre deux criminels. Les événements de ce jour funeste entre tous attendront ce qui sera dit dans le sermon de Pâques, la semaine prochaine. Vous êtes-vous préparés à prendre part à la communion, à la Table du Seigneur ?

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